Argentine, la nourriture

La grande question pour tout les français prêts à faire le grand saut d’un stage en Argentine : y mange-t-on bien ? Eh bien la réponse est plus nuancée que ce qu’il paraît… Pour prouver nos propos, nous allons tout d’abord nous placer dans la peau d’un veau pour ensuite aborder les choses depuis le point de vue d’un Argentin obèse. No es un chiste, boludo (argo Argentin, voir article bientôt).

Tout d’abord, il y a un problème certain d’obésité en Argentine : environ 30 pourcent de la population est obèse selon certaines statistiques.

Pourquoi donc cette plaie gangrène-t-elle l’Argentine ? On peut apporter quelques éléments de réponses…

mr dog
La chaine Mr Dog, resto rapide ouvert 24h/24h
lomo
bife de lomo
milanesa
Sandwich de Milanesa

Tout d’abord les Argentins adorent les fast food et autres restauration rapide. Il existe ici une miriade de chaine de restauration rapide et de petites boutiques pouvant fournir des repas très riche à un tarif très économique. Et la formule marche, les Argentins en redemandent. Le prix d’un menu est d’environ 5 euros et comprends sandwich avec bifteck, oeuf, fromage, tomate, des frites en plus et une boisson. On ne compte plus les échoppes minuscules proposant des bifes de lomo (pain, steak de boeuf, oeuf, fromage, bacon, tomate) et autres sandwich de Milanesa (pain, steak de poulet ou de boeuf pané, oeuf, fromage, bacon,tomate). L’omniprésence de la viande est déjà quelque chose de condamnable pour quiconque essaye de faire un régime mais l’ajout supplémentaire d’oeufs, de fromages, et de bacon achève de rendre la nourriture ultra riche en graisses.

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La salsa sabor mostaza
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Mini échoppe typique où l’on peut acheter hamburger, saucisses, bifteck…

Il convient aussi de remarquer que la restauration rapide argentine a une facheuse tendance à badigeonner son pain d’une sauce bien grasse, sucrée et relativement lourde : j’ai nommé la Sabor ! D’inspiration Moutarde (moustaza), cet ersatz ultra sucré n’a strictement rien à voir avec la moutarde que vous connaissez ! A eviter le plus possible selon mon humble avis….

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Le choripan

Enfin pour terminer ce tour de la restauration rapide, je me dois de m’attarder sur le célèbre choripan. Une énorme saucisse (chorizo) cuite sur parilla (barbecue) est coupée dans le sens de longueur et déposée délicatement (ou pas) entre deux tranches de pain. On échappe rarement à l’oeuf, fromage, bacon par dessus, mais le choix est laissée pour d’autres ingrédients : on peut rajouter la sauce argentine Chimichurry, des poivrons grillés, de la moyonnaise aux fines herbes… Le tout faisant un excellent sandwich si épais qu’il en est dur à manger. A consommer avec modération tout de même.

empanadas
empanadas

Pour les voyages ou la nourriture à emporter pour les personnes pressées, les empanadas constituent une délicieuse alternative plus équilibrée que la restauration rapide. Ce sont de petits chaussons de pâte fourrés à la viande, au poulet, aux légumes, aux fromages… A importer en France de toute urgence !

asado
Une parilla

Ce rapide tour de la restauration rapide Argentine finit, nous pouvons parler de la restauration classique et de la place prépondérante qu’y occupe la viande.  Ici, l’étal d’une boucherie mesure 25 mètres de long, le prix du steak de boeuf est de 4 euros/ kilo, la viande hachée est à 3 euros / le kilo, les meilleurs morceaux du veau sont à 6-7 euros le kilo. Et pourtant la qualité est omniprésente et la viande est tout le temps délicieuse. Conséquence : la tradition de la parilla. La  parilla est une sorte de barbecue géant sur lequel on fait cuir la viande (très souvent trop cuir d’ailleurs ) et tout vrai restaurant en possède une que l’on peut admirer depuis sa table. Les morceaux de viandes géants sont servis avec une salade et souvent quelques frites. Délicieux.

Pour les amateurs de verdure, même si les légumes ne constituent pas la spécialité locale, les prix au kilos sont dérisoires et pour 10 euros on resort avec  des savoureux légumes pour 2 semaines…

dulce de leche
dulce de leche
facturas
Facturas Argentine
mantecol
c est écrit dessus

Les mordus des desserts voudront savoir ce qu’ils pourront se mettre sous la dent. Il faut savoir qu’ici toute nourriture sucrée est à base du fameux dulce de leche. Sorte de crème de lait sucrée et caramélisée, c’est un peu le nutella local. Quasiment toutes les patisseries (facturas) en sont fourrées et le résultat est vraiment savoureux.  On peut quand même trouver quelques exceptions, comme le turron ou le mantecol (sorte de tarte de pate de cacahuète sucré). Les glaces dans les heladerias sont aussi crémeuses et sucrées à souhait, le tout pour un prix dérisoire par rapport à la France .

Il fait quand même évoquer un point très noir : le pain. Appellé ici pan francès pour pain français, il est vraiment très mauvais, voir immonde. Bourré de produits chimiques, il est possible de le conserver environ une semaine pour le manger. Il n’a pas de goût, pas de croquant et s’effrite comme du pain dur…. Une vrai horreur…

Mendoza, Capitale internationale du vin

En Argentine, la rentrée des classes s’effectue en douceur : après deux semaines de cours, un premier long week end de 4 jours nous est accordé (la faute aux jours fériés….). Je décide de profiter de l’occasion pour faire ma première virée dans le territoire Argentin. Direction : Mendoza, à la frontière entre le Chili et l’Argentine, capitale (mondialement reconnue) du vin.

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L’intérieur d’un bus Argentin
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Mon bus pour Mendoza

Quelques petits messages facebooks et un groupe est formé pour l’expédition : 3 francaises de Buenos Aires, Un costa ricain, et moi.  Le cout total aller-retour en bus pour parcourir les quelques 900 km qui séparent Buenos Aires de Mendoza est d’environ 100 euros. Le bus est vraiment comfortable : les sièges s’inclinent à presque 180 degrès et il y a même un repose pied qui peut se lever jusqu’à l’horizontale. Au final, les trajets de nuit sont vraiment idéaux. L’auberge de jeunesse est vraiment pas cher sur place : environ 10 euros la nuit.

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le fameux Grido Helado pour des glaces bien sucrées et crémeuses

Le projet initial était de louer une voiture afin de pouvoir s’arrêter à loisir sur la ruta 7 qui relie Mendoza à Santiago au Chili. Manque de pot, toutes les agences sont fermées le week end et de toute façon le rush touristique n’a laissé quasiment aucune voiture disponible. Contraint de s’inscrire à un trip organisé par une agence de voyage, nous finissons la journée par une petite glace (avec le pot de 250 grammes à 2 euros, on ne va pas s’en priver…)

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La petit équipe
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Une petite Estancia à Uspallata
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Le Lac artificiel de Mendoza
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Le mur ocre de cette photo mesure 80 m de haut …
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Vallée de la route 7
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Au sommet du Christ
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Vallée de la route 7 depuis le Christ
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Chemin de fer abandonné
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photo de groupe
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la rivière qui suit la route 7
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Le puente del inca
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Route 7 + coucher de soleil = paysage magnifiques
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même alchimie

Le lendemain matin départ 7 heure pour la route 7, avec une guide Argentine en prime. La route suit un ancien chemin de fer abandonné suite à la perte de rentabilité du train face au transport routier. Rien de mieux pour prendre des photos style « far west ». Premier arrêt au lac artificiel de Mendoza, puis à la ville la plus proche de la frontière : Uspallata. Petit stop dans la station de ski Penitentes, où il n’y a pas eu de neiges depuis 7 ans ( réchauffement ?), puis superbe vue sur le sommet le plus haut du continent Américain : l’Aconcagua.  Montée jusqu’au Christ entre le Chili et l’Argentine à 4000 metres, puis arrêt final à la célèbrissime station thermale puente de los inca, construite sur un ancien pont naturel utilisé par les incas pour leur « autoroute » des Andes. Et puisqu’une image vaut mieux que 1000 dicours pour décrire les paysages magnifiques, je joins bien sûr des photos….

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Malbec de Mendoza
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sandwich bife de lomo

Après cette expédition fort amusante, nous décidons d’effectuer une virée en ville. Dans un petit fast food Argentin, nous commandons un bife de lomo (steak de boeuf épais, bacon, oeufs, fromage, sauce Sabor,tomate et salade (pour faire genre que c’est diététique)… Pas mauvais, mais pas ouf (le faute au pain et à la sabor dégueulasse, ainsi qu’ au trop plein de graisses… Voir l’article prochain sur la bouffe en Argentine).

Pour finir en beauté cette journée, nous choisissons de gouter un peu de vin rouge Argentin dans les bars de Mendoza. Tout les cépages d’ici proviennent de France, c’est seulement le climat qui rends le goût différent.

Le lendemain, petite journée tranquille où l’on déambule dans la ville. En soit, Mendoza présente peu d’intérêt mais il y a beaucoup de petits spectacles de rues à l’improviste et on a pu assister à une jolie danse bolivienne.

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spectacle bolivien
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spectacle bolivien

 

Enfin pluie + jour férié = dernier jour du week end large chiant. J’ai visité un aquarium et un serpentarium, seules attractions touristiques ouvertes de Mendoza pour le journée… Peu d’interêt en soi… Mercredi matin, retour à Buenos Aires en pleine forme grace aux bus super comfortables.