La Plata, préfecture de Buenos Aires

Puisque les physiciens de l’ENS s’en vont de par le monde annoncer la bonne nouvelle de la naissance des atomes froids (et pas que), ils se doivent d’envoyer un représentant dans le pays d’origine du pape actuel : l’Argentine. Je fus donc chargé d’une périlleuse mission : répandre les écrits de la nouvelle physique dans ce pays à tradition austère à nos idées.

Après une étude longue et une optimisation laborieuse, j’ai choisi d’établir ma base d’opération dans la ville de La Plata. Ville d’environ 8*10^{5} habitants, La Plata est la préfecture de la province de Buenos Aires (sisi, Buenos Aires n’est pas préfecture de sa province) et se situe à 50 km au sud de Buenos Aires. C’est le lieu idéal pour lancer des opérations physangélique discrètes. C’est une ville de fonctionnaires, son attrait résidant dans l’immense faculté qu’elle abrite, disséminée aux 4 coins de la ville.

Premier contact avec le labo de physique local : la population fidèle aux écrits de la nouvelle physique n’est pas bien grande. Le labo tient sur un étage, et pas plus d’une cinquantaine de chercheurs, postdocs et thésards y travaillent. Pas de messes hebdomadaires (aussi désignée sous le nom de conférence ou de séminaire), ni mensuelle, ni même annuelle en fait. Pas de cantine. Je n’ai pas d’accès à l’Aron Kodesh de la nouvelle physique local (ou communément appelé bibliothèque).  Entre 5 et 8 étudiants par promo.  Je reçois ma première mission provenant des hautes instances inquisitrices (aussi appelé maitre de stage dans le jargon) : résoudre analytiquement les équations du mouvement d’un champs de Higgs couplé à une jauge supplémentaire dans un cadre perturbatif autour du second champ magnétique critique d’un superconducteur de type 2, le tout dans une métrique ADS. Puis utiliser la correspondance de maldacena pour voir ce qui en découle. Bon, bah c’est pas facile et je comprends toujours pas pourquoi on doit prendre une métrique trou noir pour modéliser un supra mais bon.

J’ai un beau petit bureau sympa dans lequel je passe toute ma journée tout seul à faire des calculs qui sont surement faux. En effet, mon maitre de stage n’a ni postdoc, ni thésard et s’absente une semaine sur 2 pour l’instant. Résultat, je fais des approximations et des calculs sans avoir personne à qui pouvoir demander si ce que je fais a un sens. Mon unique contact est pour l’instant un missionaire qui se trouve au Chili et qui travaille sur le même sujet que moi. Bref, je n’ai quasiment aucun contact au travail et le stage c’est vraiment pas la joie…

Sinon, je suis en colocation avec un Argentin et il n’y a vraiment pas mieux pour s’intégrer dans un nouveau pays. On peut s’incruster aux soirées du coloc, se faire des petits concours plats Argentins VS plats Francais, dégoter de super adresses pour aller au resto ou faire des courses, éviter de se perdre dans la nébuleuse des bus grâce à un conseil avisé… Et même passer des vacances dans le village campagnard de son coloc pour y visiter une ville voisine qui fut engloutie par les eaux avant d’émerger à nouveau : Epecuen !

En plus à 1 heure en bus il y a ….. Buenos Aires. Et ça c’est vraiment trop cool. La plupart des musées sont gratuits, le patrimoine est ultra bien conservé, on trouve partout de petites perles : une pharmacie style vénitien vieille de 200 ans, une librairie installée dans un ancien théâtre… Et pour qui veut apprendre la danse ou s’amuser en soirée, il n’y a pas mieux que de dénicher un bar à tango ou à chacarera.

Remarques en vrac sur l’Argentine :

– Il est fortement recommandé aux ressortissants français désireux de se rendre en Argentine d’être de sexe FEMININ. Vous gagnerez beaucoup de sourires quand vous demanderez votre chemin, le chauffeur de bus vous fera monter même lorsque ce n’est pas un arrêt et vous pourrez même traverser les routes pleines de fous du volant de façon relativement sûre ! Vous pourrez même gruger la queue de la poste si votre jupe est suffisament courte euh non élégante.  Bref, clairement les Argentins sont plus accueillants envers les filles en règle général.

-Il y a, dans les supermarchés Argentins, quelques aberrations que même la nouvelle physique n’explique pas : on ne peut s’acheter des yaourts qu’en portion individuelle, les aiguillettes de boeuf sont à 6 euros le kilo (et meilleures qu’en France !), il existe un rayon de sauce à viande de 20 mètres de long.

-Ici, l’espace-temps se comporte d’une manière différente, le tenseur de ricci subit une transition d’ordre 2. Du coup, on fait la queue partout ! Pour retirer des sous, 20 min de queue, pour déposer une carte postale 20 min de queue, pour payer au carrefour 30 min de queue (meilleur score jusqu’à aujourd’hui), pour rentrer dans le bus 20 min de queue…

-Une photo du département de physique où je travaille

 

a_large– Des photos de Buenos Aires quand même…

IMGP0304 IMGP0300 IMGP0380 IMGP0361 IMGP0349 IMGP0297A venir peut-être : des explications et des photos sur le maté, boisson officielle Argentine, comment la boire et la partager vous saurez tout ! Des photos de la coloc avec son joli patio ! Et à ne pas manquer le prospectus vantant les mérites des études en France que j’ai dégoté à l’université de droit de La Plata !

Kashiwa n’est pas Tokyo

L’université de Tokyo est répartie sur trois campus :

  • Le premier à Hongo, en plein cœur de Tokyo. C’est le campus principal, il est magnifique et j’en parlerai sans doute dans un autre article
  • Le second à Komaba, dans Tokyo aussi. Je ne le connais pas mais il y a pas mal de choses à voir autour donc j’y passerai peut-être.
  • Le troisième à Kashiwa, au nord de Tokyo dans la préfecture de Chiba. C’est le plus récent et il est loin de tout (une heure du centre de Tokyo) !

Moi je suis à Kashiwa !

Tout d’abord mon logement : j’habite dans la loge internationale de l’université. La chambre est assez grande surtout comparée aux standards japonais. Il est évidement interdit d’y entrer avec ses chaussures, on est au Japon quand même ! Les cuisines sont communes mais j’ai ma salle de bain personnelle avec une baignoire qui ressemble plutôt à un gros bac cubique mais que j’aime quand même !

Ma chambre
La pièce principale (rangée pour l’occasion).
Ma chambre
L’entrée, où l’on doit laisser ses chaussures.

Juste en face de la loge il y a un parc assez sympa, mais pas franchement sauvage puisque tout les chemins sont goudronnés. C’est par là que je passe chaque matin pour aller travailler.

kashiwa park
Ma route pour le boulot.
Pruniers
Des pruniers en fleurs (je crois).

Au bout d’un petit quart d’heure j’arrive à l’université. Les bâtiments sont modernes mais pas mal. À l’entrée un garde me salue. Il y a deux cafeterias (aucune différence il paraît) et deux magasins : un food store et un academic store (en anglais dans le texte).

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L’entrée du campus.

Quelques mots maintenant sur la ville elle même. Kashiwa () signifie chêne en japonais. Et en effet dans le parc on peux en voir une petite dizaine…
La ville (qualifiée de ville dortoir par wikipedia) compte 400 000 habitants et possède quand même un centre ville assez actif que je suis allé visiter hier, poussé par l’ambition d’écrire cet article.
J’ai donc enfourché un vélo prêté par la loge et je suis parti pour vingt grosses minutes à pédaler. En effet même dans Kashiwa je suis loin de tout !

Kashiwa station
Le centre de Kashiwa.
Karaoke
Un établissement où l’on peut pratiquer l’art millénaire du karaoké.

Et dans ce centre ville j’ai découvert un gros supermarché sur plusieurs étages. Assez classique au début, nourriture en bas, électroménager au dessus.
Mais c’est aux  étages suivants que ça commence à devenir intéressant avec un étage de jouet et encore au dessus un étage consacré au manga avec des magazines, des goodies, de gros écran où passent des animés et un espace de vente de carte de toute sorte de jeu : pokemon, yugiho, magic et d’autres trucs non identifiés. Un peu caché derrière les étagères, quelques table où des japonais jouent avec leurs nouvelles cartes.

Des étagères pleine de magazine de manga et de goodies.
Des étagères pleine de magazine de manga et de goodies.
Des japonais qui jouent aux cartes dans un supermarché.
Des japonais qui jouent aux cartes dans un supermarché.

Mais en fait le plus surprenant n’était pas en haut. Il fallait descendre au sous-sol pour trouver une immense salle à mi-lieu entre la salle d’arcade et le casino. Il y règne un bruit assourdissant et des employés super nombreux (une constante au Japon) s’affairent pour garder le lieu nickel.

Un casino-salle d'arcade au sous-sol d'un supermarché.
Un casino-salle d’arcade au sous-sol d’un supermarché.
Open bonbon au casino !
Open bonbon au casino !

Avant de repartir sur mon petit vélo vers ma chambre, loin de ses lieux de perdition, j’ai quand même pris le temps de manger un petit bento en écoutant les artistes de rue locaux.

Musiciens
L’avenir de la musique !

Porto Alegre en image

SDC15476La vue depuis ma chambre, et oui c’est une piscine derrière et oui elle appartient à la résidence et je peux y aller quand je veux 🙂

SDC15474Mon bureau (enfin celui de mon maître de stage)

portoalegrePorto Alegre n’est pas une très belle ville, beaucoup d’immeubles, un peu construits n’importe comment, beaucoup d’arbres, beaucoup de voitures par rapport à la taille de la ville. Il faut dire que les transports en commun, c’est pas vraiment ça. Des bus assez irréguliers et un métro quasi inexistant, et se balader à vélo est plutôt déconseillé…

graphLa ville est historiquement un lieu de révolution, et un peu partout fleurissent des graphes, vraiment très travaillés et assez réussis pour la plupart. Celui-ci dessus est sur mon chemin quand je vais à l’université, c’est toute une fresque qui montre la vision positive qu’a l’artiste du Brésil, on n’en voit ici qu’une partie.

cactus  Un tag un peu plus rigolo à côté d’un arbre en fleur.

gatoEn bonus le chat de l’appart! Il est tout vieux et tout mou mais quand même assez mignon 🙂

Bon, je viens de me rendre compte que cet article ne rend pas du tout hommage à la ville magnifique dans laquelle j’habite, donc comme ça en vrac:

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Vue du centre Porto Alegre depuis un bateau sur la lagune
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Grues du port qui ne servent plus depuis longtemps et qu’ils appellent les girafes
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Vue du centre de Porto Alegre depuis le sud sur les bords de la lagune
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immeuble historique du centre
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Petit bijou de l’architecture moderne situé dans la partie sud de la ville au bord de la lagune
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église du centre dont j’ignore le nom et limite de mon amour pour les tags…
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Hôpital
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Petit marchand de fruits et légumes
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Mercado publico : grand marché couvert du centre
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Vue depuis Porto Alegre de la lagune vers le sud
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Petite rue piétonne du centre de Port Alegre

 

Brisbane City

Bonjour (ou bonsoir avec le décalage horaire, ou bon matin…) Je suis actuellement « coincé en vacances » à cause d’un cyclone de force maximale qui m’empêche de retourner à Brisbane pour le moment.  Enfin j’ai un peu de wifi pour vous raconter l’Australie. C’est compliqué car il faut tenir l’ordi à l’envers sans quoi il tombe au plafond, d’où le délai dans l’envoi des posts.

J’ai donc pris l’avion pour Hong Kong via Cathay Pacific (je vous recommande, confort bonne bouffe et couverts en métal! comme Air France au bon vieux temps quoi). En plus j’ai eu la place à côté de la table à langer, donc plein de place pour les pieds pour dormir. (J’adore le principe du blog, où l’on raconte des choses passionnantes… ça deviendra plus intéressant par la suite)
Bref j’arrive quelques temps plus tard à Hong Kong il était une heure indéterminée plein de gens qui faisaient des arts martiaux dans l’aéroport, et les autres bouffaient des nouilles au porc. J’apprendrai plus tard qu’il était 8h30 du matin. Un peu déboussollé j’erre dans le duty free où s’amoncellent des contrefacons, des nids d’hirondelles, et des polaroids hello kitty (comble de la kikouitude geek locale).
Du coup comme j’ai rien à faire je fais comme les locaux je mange des pâtes, dans une sauce de type pédiluvienne… Cet Orient là est un peu trop extrême pour moi je pense…
Puis je reprends l’avion pour Brisbane.

Brisbane cityBrisbane city

(par la suite je mettrai les photos dans l’autre sens, pour éviter le problème du comique de répétition)

Je passe ensuite 2 ou 3 jours à Brisbane, notamment pour faire la formatiuon « hygiène et sécurité ». Ici c’est du sérieux ils te font un cours puis tu passes un examen pour voir si tu es bien au courant de ce qu’il faut faire s’il y a le feu, un tremblement de terre, une souris transgénique qui s’échappe… Il faut avoir plus de 80% de réponses justes, et c’est pas toujours simple de se souvenir par exemple des différentes couleurs des casques des pompiers. Enfin les antisèches ne sont pas tout à fait interdites non plus…

La ville est très sympa, et sent super bon car tous les arbres sint en fleurs. Je suis pour l’instant hébergé chez les gens de mon labo, qui sont l’équipe de recherche la plus adorabe que je connaisse. Le premier document qu’ils me donnent est un guide touristique sur la NZ! Tous les jours il y a au moins un gâteau fait maison pour discuter de science autour. Sans parler des apéros au fromage de Tasmanie! La première sortie que j’ai faite à Brisbane est la derniere chose que j’aurais cru faire en Australie tropicale: du patin à glace (avec les étudiants du labo)!
Niveau scientifique c’est le top aussi.
Il fait environ 25-30°C je vais au labo en vélo ça monte autant que ça descend (sauf que c’est inversé donc ici c’est les descentes qui sont fatiguantes). Mon labo est au sommet, donc tout en bas d’une colline. C’est plutôt sportif donc. Le problème c’est que non seulement haut et bas sont inversés, mais aussi droite et gauche grâce à ces colonisateurs d’Anglais. Si seulement La Pérouse n’avait pas fait naufrage! J’ai failli rentrer dans plusieurs piétons, cyclistes, lézards géants…  Même pour monter des escaliers c’est pas évident.
Ils auraient dû faire comme en Nouvelle Calédonie: faire une course entre un cheval anglais et un francais pour décider du côté de la route.

La faune locale est assez sympa: rien que dans le parc de l’université – un grand campus à l’anglaise à la ripotteur- in y a des ibis, des dindes sauvages (bush turkey), des pintades, des cormorans, des varans, des anguilles géantes, des tortues, et plein de perroquets multicolores qui font beaucoup de bruit. En fait ces bêtes sont présentes dans toute la ville, ainsi que, la nuit, des opossums et des chauves souris géantes mangeuses de fruits.

Opossum
Un Opossum. Mon maitre de stage en a un nid dans son jardin.

 

University of Queensland

L’University of Queensland (partie moderne). Avec un joli cormoran qui prend la pose devant! (il y a plein d’espèces de cormorans ici)

 

Rosellas

Des Rosellas (un perroquet très bruyant)

Pintade

Une pintade: ici c’est un animal d’ornement!

 

Opossums

Encore des ‘possums!

 

Varan australien

Un varan (environ 60cm, mais il y en a de plus gros!)

La gastronomie emprunte à la cuisine anglaise le fait que c’est surtout les restos etrangers qui sont réputés ici. Mais ils ont de très bons produits en quantité. Et aussi pas mal de junk food et de jonque food (l’équivalent chinois). Et la célèbre et redoutable vegemite.
Dès le premier jour on est allés déjeûner dans un resto indien au concept étonnant: on peut choisir le niveau d’épices de son plat, sur une échelle de 1 à 5. Même l’un des chercheurs du labo qui est indien n’a pas pu tenir la force 5. J’ai pris 2 et c’était déjà bien.

Ensuite, et avant de commencer le stage pour de bon, je suis parti en vacances: Nouvelle-Zélande et Port Stephens, New South Wales. Magifique!
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