Un endroit bucolique

Je me suis fixé comme objectif de suivre le rythme de Benoit … ou alors c’est juste un hasard. Je risque d’avoir aussi pas mal de choses à dire. Je vous propose donc un plan en trois parties pour disserter sur le titre de cet article. Dans un premier temps, nous verrons en quoi les chemins de randonnée (trail system) autour d’Eugene méritent le qualificatif de bucolique. Puis nous nuancerons notre propos avec l’exemple des « terres humides » (wetlands). Enfin, nous ferons une synthèse en rappelant que ce qui compte c’est la (bonne) nourriture, le (bon) vin, le (bon) pain et la (bonne) bière ! Here we go!


Commençons donc par ma ballade de ce matin. Levé à 7h, départ à 7h30. L’objectif était d’atteindre Spencer Butte par mes propres moyens. Je l’avais déja gravi avec mes collocs, mais on s’était avancé en voiture. 8°C (46°F) il ne fait pas si chaud, le soleil vient à peine de se lever, les prévisions météo annoncent un temps nuageux mais pas de pluie en vue. Le trajet commence par 4 miles (6,4 km – 1 mile = 1,6 km – dans la suite je risque de ne pas donner les conversions) de vélo sur du goudron plat, le long d’Amazon Creek, un petit ruisseau qui traverse la ville.

Ici commence ma marche dans la forêt pour atteindre le sommêt. 3 miles (5 km) avec une dénivellée de 450 m (bon ok, 1500 ft si vous y tenez …), enfin si tout se passe bien. Et évidemment au premier carrefour, je me trompe ! 0.7 miles, certes mais dans la direction opposée, il m’a fallu atteindre le carrefour suivant pour m’en rendre compte. 2 km de plus, 30 min supplémentaire mais toujours dans la bonne humeur matinale.

Ridgeline Trail System
Ridgeline Trail System
En rouge, le chemin espéré, en bleu le fameux détour.

Il fait toujours aussi frais, la forêt est humide et le soleil caché derrière les nuages. Le temps parfait pour marcher. Les sentiers sont impeccables, pas très boueux, un mélange de terres de cailloux et d’épines aménagés par l’homme. La forêt est composées de résineux avec beaucoup de mousse, de fougères et de certaines fleurs que je n’ai pas réussi à identifier.

Fleurs non identifiées au milieu des fougères.
Fleurs non identifiées au milieu des fougères.

L’un dans l’autre, j’atteint le sommêt à 9h45 par un temps extrèmement brumeux à la limite de la pluie. On se croit sur un nuage ! Mais parfois, miracle, le vent dévoile un bout de terre. Je suis quasiment seul, les gens arrivent environ une demi-heure plus tard, quand le temps est un peu plus dégagé.

Tantôt complètement brumeux ...
Tantôt complètement brumeux …
.. tantôt dégagé.
.. tantôt dégagé.
Le chemin .. et deux écureuils ! (trouvez les)
Le chemin .. et deux écureuils ! (Trouvez les)

À 10h15, il est temps pour moi de faire le chemin dans l’autre sens. Le temps est nettement plus dégagé mais attention aux pierres glissantes ! Ballade à refaire, quand l’été viendra. Peut être pour admirer un lever ou coucher de soleil !

D’ailleurs, la semaine dernière je suis allé sur Spinner Butte (seulement 15 min de chez moi, relativement facile à monter) à la tombée de la nuit.

Tombée de la nuit sur Spinner Butte. Avec Eugene Bubble Guy.
Tombée de la nuit sur Spinner Butte. Avec Eugene Bubble Guy.
Eugene by night
Eugene by night

Le week-end dernier, c’est à l’Ouest que je me suis dirigé, vers les West Wetlands (que l’on pourrait d’ailleurs aussi appeler « Wet Westlands »), les « terres humides » de l’Ouest. Environ 6 miles (10 km) de vélo dans les deux sens, le long d’Amazon Creek, ce ruisseau assez boueux mais attracteur de faune. Le chemin pétion et cyclable est bétonné et ne croise quasiment aucune route (une autoroute pour vélo !) mais n’est pas, je trouve, très intéressant : il passe successivement par des zones résidentielles, commerciales et industrielles.

Amazon Creek au milieu des wetlands
Amazon Creek au milieu des wetlands

Pour enfin arriver dans les wetlands, des terres pas tout à fait marécageuses, mais très humides. Sorte de reserve naturelle, c’est l’un des seuls vestiges de ce qu’était la plaine qu’occupaient les indiens Kalapuya avant la colonisation américaine du XIXème siècle. La ballade est sympathique, mais impossible de perdre de vue les usines ou magasins ! Je n’ai pas observé beaucoup de faune, pourtant parait-il l’endroit en regorge.

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Les West Wetlands

Pour finir, vous devez vous rappeler que je vous avais dit que la nourriture était excellente. Et bien, j’ai même trouvé un lieu qui semble imiter la France : Public 5th Street Market. Un complèxe de magasins : pain, vin, fleuriste, chocolaterie, restaurants, … qui ressemble à un aperçu de village français.

Public 5th Street Market
Public 5th Street Market

On y trouve, parait-il, la meilleure baguette d’Eugene. J’ai testé pour vous ! C’est effectivement la première fois que je trouve quelque chose qui a un goût de pain français, mais attention : pas un goût de bon pain français. Et puis trop chère (3$).

Le rayon des vins est très fourni, on y trouve beaucoup de vins français mais pas seulement, l’Orégon produit aussi ses propres vins … qui sont pour la plupart des cépages français ! À tester !

Rayon des vins, section France
Rayon des vins, section France
LivresFrance
Quelques livres dont « The art of French baking », « Crips, tender croissants » et « Provence and the cote d’Azur »

En fait, j’ai pu parler avec pas mal de gens du labo qui sont allés en France. Et quand je dis en France, c’est ailleurs qu’à Paris ! Kile est allé voir un ancien étudiant d’échange à Lyon, Peter a fait un tour à l’abbaye de Taisé et un ancien médecin reconverti en étudiant en physique m’a raconté qu’à une époque il passait tous ses étés à parcourir la France et les pays environnants à vélo ! Sans parler des chercheurs allant aux CERN et que j’ai pas encore rencontrés. En fait il semble qu’un certain nombre de personne a de la famille en Europe.

Bref, arrêtons là cet article trop long avec trop d’images et finissons par une citation de Kyle :

People here have a very special sense of humor when describing themselves as Americans.

Le pays rentre par les pieds

Du 14 au 27 mars.

Je me suis fixé comme objectif de publier un article toutes les deux semaines et ce rythme semble plutôt adapté : j’ai plein de chose à raconter !

Il y a deux semaines je suis allé une nouvelle fois chez mes cousins : c’est quand même bien sympa d’avoir de la famille pas loin.
J’en ai profité pour leur faire découvrir et découvrir avec eux le shogi, l’équivalent des échecs au japon. Le principe est le même, il faut mettre le roi mat, mais il y a aussi quelques différences : les pièces prises à l’ennemi peuvent être redéployées ce qui fait que le plateau n’est jamais vide et les pièces peuvent être promues ce qui change leurs mouvements. Dans l’ensemble c’est plutôt marrant et ça renouvelle bien l’expérience du jeu d’échecs, à exporter !
On est aussi allé visiter le Nippon Maru, un superbe quatre mats qui sert de bateau musée. A vrai dire il n’a pas grand chose de purement japonais, mais la visite n’en était pas moins passionnante, et j’avoue que j’en aurai bien fait mon lieu de résidence !
Ça permet aussi de découvrir l’aspect portuaire de Yokohama, un des premiers port à s’être ouvert sous la pression occidentale. C’est d’ailleurs le lieu où cette pression c’est exercée en premier avec l’expédition du commodore Perry et ses canonnières. Encore maintenant c’est un des plus grands ports du monde et le trafic y est impressionnant.

Le Nippon Maru, sublime quatre mats dans le port de Yokohama.
Le Nippon Maru, sublime quatre mats dans le port de Yokohama.

Un peu plus tard dans la semaine avait lieu un déjeuner avec le doyen de la faculté de science et les étudiants et professeurs étrangers à Hongo, le campus principal de l’université. Comme ce campus est relativement loin de Kashiwa, l’endroit où j’habite et où je travaille, j’ai pris ma journée pour y aller, m’accordant une pause tourisme en plein milieu de la semaine. C’est d’ailleurs à cette occasion que j’ai inauguré ma nouvelle façon de faire du tourisme qui en plus d’être économique permet de vraiment connaître une ville. Le principe est simple : le moins de transport en commun possible et le maximum à pied.
Ça permet de découvrir des petites merveilles comme ce temple tout prêt de l’université.

Un joli temple de quartier, avec ses plaques mystérieuses.
Un joli temple de quartier, avec ses plaques mystérieuses.
Le jardin du temple avec une tortue qui bronze.
Le jardin du temple avec une tortue qui bronze.

Comme c’est fréquent au japon, le temple est en plein milieu de la ville et il y a toujours pas mal de monde qui s’y promène. Il faut dire que c’est assez agréable, avec le petit jardin toujours impeccable et paisible, habité par une tortue.
Autour du temple il y avait aussi des sortes de cloisons sur lesquelles étaient accrochées des plaques de bois décorées d’un animal peint, un mouton ou un taureau la plupart du temps et avec quelques mots inscrit. Là encore je ne sais pas trop ce que c’est, j’enquête !
Il faut maintenant que je vous parle un peu du campus de Hongo parce qu’il est vraiment sublime ! Et puis c’est aussi la première image que j’avais de Todai avant de préparer mon stage.

Un des portes d'entrée, ça en jette !
Une des portes d’entrée, ça en jette !
L'auditorium Yasuda, le batiment emblématique de l'université.
L’auditorium Yasuda, le bâtiment emblématique de l’université.

Parmi mes coins préférés de l’université et sans doute de Tokyo il y a le petit étang en plein cœur du campus. On a vraiment l’impression d’être sorti de Tokyo et d’être en pleine forêt, avec un chemin de terre qui en fait le tour parsemé de gros rochers et entourés d’arbres, alors que dans la plupart des coins de verdure des villes japonaise les allées sont goudronnées.

Mon étang préféré, au milieu du campus.
Mon étang préféré, au milieu du campus.

Le déjeuner lui-même était vraiment sympa, c’était l’occasion de rencontrer les autres étudiants étranger, quelques uns en master d’autres en doctorat mais pas un seul en stage : le concept de stage n’est pas du tout dans la mentalité japonaise apparemment. L’occasion aussi de parler français, avec un astronome italien ou un étudiant suisse, voire encore un étudiant chinois qui s’initie au français avec une méthode dont l’un des personnages s’appelle Benoît !
On a aussi eu droit à un discours qui se terminait en nous exposant les trois ingrédients de la réussite : work hard, make friends et Kyai.
Mais enfin, ce qui a parlé à mon âme de normalien : free food !
Sur le chemin du retour je suis passé par un marché où l’on vendait toutes sortes de poissons mais aussi du poulpe ou du calmar séché, et toutes sortes d’autres choses.

Le week-end suivant j’ai mis en œuvre à plus grande échelle ma nouvelle méthode de tourisme. Je suis parti le samedi en début d’après midi pour Tokyo et j’ai marché. Mon premier objectif était les jardins du palais impériale mais comme ce n’était pas exactement à coté de l’endroit où le train de Kashiwa m’avait déposé j’ai du traverser plusieurs quartier de Tokyo. D’abord Akihabara, la « ville électrique » en y faisant quelques arrêts pour visiter les magasins de figurines, T-shirt et autres produits dérivés de l’univers du manga. Ensuite Nihombashi le quartier d’affaires avec ses gratte-ciel. Enfin le palais impérial.
Je ne sais pas si c’est parce qu’il était trop tard, parce que j’étais mal renseigné ou si c’est voulu, pour préserver l’intimité de la famille impériale mais je n’ai pas pu ne serait-ce qu’apercevoir le palais proprement dit. En revanche les jardins se visitent et ils sont immenses, ils couvrent une très grande surface entourée par de larges douves en plein cœur de la ville. D’énormes murs de pierre forment plusieurs enceinte au milieux des plantes et on y trouve des vestiges de l’histoire du gouvernement, notamment les fondations d’une pagode immense qui servait de château à un shogun avant d’être brûlée. C’est sublime mais à vrai dire un peu décevant, peut être parce que les portes ont fermée avant que j’ai vue les partie intéressante mais je crains que ces parties là soient fermées au public. Pas grave, ma balade continue.

L'entrée des jardins du palais impérial
L’entrée des jardins du palais impérial

J’ai ensuite fait le tour du palais en visant un temple pas trop loin. En chemin je suis passé devant ce qui ressemblait à une arène pokemon, et de fait je n’étais pas loin puisqu’en entrant j’ai pu assister à la fin d’un combat de judo.
Au bout de quelques pas j’arrivais à mon temple : le Yasukuni-jinja. J’ai appris un peu plus tard qu’il s’agissait d’un lieu très controversé puisque c’est ici qu’on honore ceux qui sont morts au combat pendant la seconde guerre mondiale parmi lesquels sont plusieurs criminels de guerre de premier plan. Tout ça n’empêche pas au temple d’être magnifique, notamment ses jardins là aussi. Je profite du énième temple dont je vous parle pour évoquer le rituel de la prière shinto d’après ce que j’ai pu observer. Le fidèle se tient droit, il s’incline une première fois puis une seconde puis il tape dans ses mains. Certains répètent le rituel plusieurs fois.

Le temple controversé Yasukuni-jinja.
Le temple controversé Yasukuni-jinja.
Les jardins du temple, je ne m'en lasse pas !
Les jardins du temple, je ne m’en lasse pas !

Je suis sorti du temple alors que le jour commençait à baisser. Je me suis donc dirigé vers Harajuku, quartier réputé pour être le centre de la mode et de la culture des jeunes japonais et où j’avais prévu de dîner. Sur ma route j’ai pu voir Le palais d’Akasaka, résidence des dignitaires en visite au japon et dont le style fait un peu penser à Versailles un poil plus kitch, et la résidence du prince héritier très lourdement gardée.
Il faisait nuit quand je suis arrivé à Harajuku. En suivant une allée piétonne bordée de petites maisons assez mignonnes je suis arrivé à mon restaurant spécialisé dans les okonomiyaki. Il s’agit d’une patte composée principalement d’œuf et de choux dans laquelle on rajoute toute sortes de choses. Dans mon cas c’était : porc, crevettes, calmar, oignon et champignons. On mélange bien sa patte puis on l’étale sur la plaque chauffante incrustée dans la table, là dans mon cas j’ai mis mes trois tranches de bacon, puis on retourne, dans mon cas on y ajoute un œuf au plat, on recouvre ça de sauce et de poisson séché et c’est prêt. Là aussi c’est à exporter.

Un okonomiyaki, un super plat à exporter.
Un okonomiyaki, un super plat à exporter.

Pour la suite de la soirée j’avais prévu de visiter Shinjuku et notamment le Kabuki-cho, quartier chaud de la ville. J’aurai du m’en douter mais en fait quartier chaud ça veut dire quartier glauque donc je ne me suis pas éternisé, juste le temps qu’on me propose trois fois les services d’une prostituée. Je suis plutôt allé voir le Golden-Gai, à deux pas. C’est un petit dédales de ruelles étroites rempli de bar minuscules. Il doit y en avoir une petite centaine et chacun ne peut accueillir que six à dix personnes. On y boit directement au comptoir, avec l’ambiance intime qui va avec. Malheureusement c’est un public d’habitué et très peu sont ouverts aux étrangers.

Golden-gai, dédale de ruelles pleines de bars minuscules.
Golden-gai, dédale de ruelles pleines de bars minuscules.

À ce point de ma journée j’avais entre 20 et 25km de marche dans les pattes, un gros okonomiyaki dans le ventre et toutes sortes de choses dans les yeux. Je me suis donc résolu à aller dormir.
Et quoi de mieux pour ça que de tester l’hôtel capsule ! C’est la solution que prennent beaucoup de japonais qui finissent leur journée trop tard pour rentrer chez eux . On y dort dans de petites capsules : 1,9m de long, 1m de large et 0,9m de haut. Étonnamment ce n’est pas si inconfortable que ça.
Il faut dire aussi que l’hôtel met à la disposition des clients des bains à la japonaise : il s’agit d’une grande salle entourée de lavabos placés assez bas dans lesquels on se lave (nu et en public évidement) avant d’entrer dans le grand bain au milieu où l’on s’assoit pour avoir de l’eau très chaude jusqu’au cou. L’hôtel proposait aussi un bain à l’air libre, un sauna, des massages et pas mal d’autres truc.
Un détail amusant : comme dans la plupart des endroit où l’on se baigne au Japon, l’hôtel était interdit aux personnes portant un tatouage. Il s’agirait d’une mesure pour interdire l’accès aux yakuza.

Ma capsule. On y dort relativement bien mais je ne suis pas sûr de réessayer.
Ma capsule. On y dort relativement bien mais je ne suis pas sûr de réessayer.

Dans les jours qui ont suivi, l’université fêtait les graduations, ce qui fut l’occasion de nombreuses beuveries et d’ailleurs la prochaine est prévue pour dans quatre heures à l’instant où j’écris ces lignes. Lors de ces nomikai (beuverie avec les collègues de travail) on boit principalement de la bière ou des cocktails assez légers mais en quantité formidable et tout le monde à rapidement un coup dans le nez, professeurs y compris. D’ailleurs les professeurs sont les premiers à resservir ceux dont le verre est vide. A coté de ça l’alcool est interdit avant 20 ans et il est interdit de conduire dès la première goutte, même un vélo.

Mes articles sont de plus en plus long et ça risque de continuer : mon programme pour les deux prochaines semaines est chargé !

Eugene, encore et toujours

Bonjour à tous,

Voilà donc un mois que je suis à Eugene, et pour tout vous dire je n’en ai pas encore beaucoup bougé. Oui, car dans l’Orégon (comme ailleurs aux USA), tout déplacement conséquent nécéssite une voiture… et comme 1) mon permis français a disparu dans un aéroport quelconque, 2) je n’ai pas encore passé le permis US, 3) les systèmes de train et de bus entre les villes n’ont pas l’air très pratiques, et 4) je n’ai pas encore réussi à motiver des personnes pour une ballade (mais ça viendra avec le printemps !)  ; bref pour l’instant j’explore Eugene !

Mais il y a des choses à faire à Eugene. Enfin quand le temps est clément, ce qui a été le cas  les trois premières semaines. Mais cette semaine, la pluie si typique est arrivée ! Ce n’est qu’une sorte de crachin pas très intense mais suffisant pour que vous ayez besoin de votre imperméable. J’en ai fait l’expérience aujourd’hui avec une ballade à vélo d’environ 10 miles au bord de la rivière Willamette. Au passage quelques mots sur mon vélo, que j’ai pu louer par l’université : il s’appelle Chile Perry,  c’est un ancien vélo, avec une seule vitesse (soit disant c’est plus facile à entretenir), le corrolaire est que le freinage se fait … en pédalant à l’envers !

Willamette River sous la pluie
Willamette River sous la pluie
Chile Perry, mon indispensable compagnon
Chile Perry, mon indispensable compagnon

Mais le week-end dernier, il faisait beau : grand soleil et environ 60°F. Avec mes deux collocatrices, nous sommes monté sur Spencer Butte, une colline au sud d’Eugene. La montée n’est pas très longue (2 miles) mais assez pentue (1000 ft de dénivellé), le tout dans une forêt de conifères typique de l’Orégon. La vue sur les alentours d’Eugene, assez vides pour tout vous dire, est imprenable.

Eugene vu d'en haut
Eugene vu d’en haut
Mes collocatrices
Mes collocatrices
C'est l'été (ou presque)
C’est l’été (ou presque)

Côté stage, tout se passe bien. Mon script mathematica semble très bien fonctionner (oh bonheur, quand on obtient exactement les mêmes courbes que dans un article !). Maintenant, j’attend que le script tourne pour tous les fichiers ce qui prend quelques jours !

Vue du laboratoire. À gauche, la manip de Yasin qui tente de mettre en évidence l'effet Bernouilli dans les millieux granulaires.
Vue du laboratoire.
À gauche, la manip de Yasin qui tente de mettre en évidence l’effet Bernouilli dans les milieux granulaires.

Voilà voilà, à bientôt pour de nouvelles aventures !

Alexis


Guide de survie en milieu non métrique

Vous l’avez remarqué, je me suis mis aux unités de mesure américaines. Voici quelques conversions approximatives, pour faire les calculs de tête.

  • 1 mile = 1,6 km ; utile pour les distances ! Mais les compteurs des voitures sont toujours doubles : mile/h et km/h.
  • 1 inch = 2,5 cm
  • 1 ft = 12 inch = 30 cm ; utilisé un peu partout ; prononcer 1 foot, 2 feet, …
  • 1 lb = 450 g ; très utilisé dans les magasins alimentaires ; prononcer 1 pound !
  • 1 gallon = 3,8 L ; vous achetez 1 gallon de lait, le prix de l’essence est en $/gal, la consommation de votre voiture en mile/gal (= 0,4 km/L)
  • 1 fl oz = 30 mL ; pas très utile, le volume en mL est toujours donné ; prononciation inconnue
  • 1 pint = 0,47 L ; ou comment se faire avoir sur la bière
  • Le plus compliqué : la conversion °C/°F (qui est non linéaire !)  – Retenez : 32°F = 0°C ; 70°F = 21°C et 100°F = 38°C et faites les interpolations à vue de nez.
  • 1$ = 1€ ; facile mais mauvais pour les affaires …

Finissons par notez, pour les puristes, que les unités américaines sont non métriques, au sens propre du terme. Il est théoriquement incorrect de les utiliser avec des nombres décimaux : il faut, soit utiliser des fractions, soit recourir à l’unité inférieure. Par exemple, 1.75 ft est incorrect, il faut écrire 1¾ ft ou 1 ft 9 in !

Blue Light Yokohama

Du 28 février au 13 mars.

Ça fait aujourd’hui un mois que j’ai atterri au Japon. Pour l’occasion je vais vous raconter ce que j’ai fait depuis la dernière fois !

Pour le week-end du 27 février je suis allé voir mes cousins à Yokohama (d’où le titre du billet avec une petite référence musicale). Parmi les nombreux aspects sympa de cette ville, la seconde plus grande du Japon juste derrière Tokyo , il y a son Chinatown, le plus grand du Japon. Et puisque les festivités du nouvel an chinois touchaient à leur fin c’était l’occasion d’aller y faire un tour, accompagné par les deux plus grands de mes cousins.

Chinatown1
Le dragon qui se tremousse dans les rues de Chinatown
Chinatown2
Un grand portail devant le temple de Chinatown

Dans les rues bondées un grand dragon ondulait au gré de ses porteurs et au rythme d’un énorme tambour et de plusieurs cymbales qui le suivaient dans le cortège. Le tout dans un quartier encore plus coloré que d’habitude à cause des nombreux lampions attachés en peu partout. La procession a continué jusqu’à arriver dans la cour du temple où la cérémonie a été clôturée avec éclat : en mettant le feu à ce qui ressemblait à une commode mais qui s’est avéré être un pétard mitraillette géant.
Alors que les rues commençaient à reprendre leur activité normale nous sommes allés les parcourir à la recherche de quelque chose à grignoter et il faut dire qu’il y avait le choix ! Ne sachant que choisir j’ai beaucoup hésité à demander l’avis d’une des très nombreuses voyantes qui se proposaient de lire nos lignes de la main. Toutefois il me faudra attendre le week-end suivant pour mes premières expériences en divination.
L’autre fait marquant de ce week-end c’est ma découverte d’un magasin de produit occidentaux où l’on trouve des herbes de Provence, de la bière belge et toute sorte de mets introuvables ailleurs.

Après une semaine occupée principalement par mon stage : nous avons reçu un énorme générateur de micro-onde qu’il a fallu installer avec la grue du labo et monter à coup de tournevis, fer à souder et toutes sortes d’instrumenst que l’on trouve en abondance dans les tiroirs du labo si on parle japonais, mais également par ma petite balade à la découverte de Kashiwa relatée ici, nous arrivons au week-end du 7 mars.

Pour occuper mon samedi j’avais prévu de visiter Asakusa, un des quartiers les plus jolis et les plus touristiques de Tokyo, mais également un des quartiers les plus facile d’accès depuis mon lieu de vie.
Dès les premiers pas le dépaysement est immédiat. On déambule le long de petites ruelles bordées de minuscules échoppes, on y croise des pousses-pousses dont les tireurs sont en costume traditionnel. Et puis ça sent bon, ça sent gras aussi puisque une échoppe sur deux vend un truc frit mais ce n’est pas moi que ça dérange ! La plus belle de ces allées c’est Nakamise-dori, celle qui mène au temple Senso-ji.

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Nakamise-dori, une allée animée qui mène au temple Senso-ji
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L’allée est bordée d’échoppe pour touriste où l’on vend des choses qui sentent bon !

En remontant l’allée on arrive à un gigantesque portail (le Hozomon) sous lequel il faut passer pour accéder à l’esplanade du temple. Ici on peut apprendre son avenir. Pour ça on secoue une boite en fer jusqu’à ce qu’en sorte un bâton sur lequel est inscrit un numéro, on ouvre alors le tiroir qui correspond et on y prend une petite feuille de papier sur laquelle est écrit notre avenir. Et si l’avenir qu’on nous prévoit ne nous plait pas on attache la petite feuille sur une sorte d’étendoir en faisant un joli nœud, sauvé ! Mon avenir à moi ne m’a pas déplu puisque pour ne pas gâcher la surprise j’ai décidé de ne pas le comprendre.
On trouve aussi sur l’esplanade une fontaine avec à son pied des sortes de louches qui servent à se laver avant d’entrer dans le temple. Il y a un peu plus loin un grand brasero d’où s’exhalent les veloutes diaphanes de l’encens (poussée lyrique). Avec de grands gestes les gens amènent la fumée vers les parties de leur corps qu’ils veulent guérir ou protéger.
Et puis au bout de l’esplanade il y a le temple, gigantesque et magnifique. À l’intérieur de nombreux japonais viennent se recueillir quelques instants au milieu de leur journée.

Hozomon
Le grand portail Hozomon, sur les cotés sont attachées deux sandales à la pointure de Bouddha.
Avenir
Mon avenir. Avis à ceux qui parlent japonais : c’est très indiscret ce que vous êtes en train de faire !
Sensoji
Le temple bouddhiste Senso-ji.

Le plus étonnant c’est qu’après m’être pas mal baladé, après avoir admiré d’autres choses encore que je ne vous met pas en photo pour ne pas surcharger le pauvre serveur, et bien il me restait du temps !

J’ai donc décidé d’aller visiter quelque chose de complètement différent : la Skytree, la plus haute tour de Tokyo et une des plus hautes du monde avec ses 634 mètres. Elle est toute neuve : elle a été finie en février 2012 et c’est un chef d’oeuvre technique puisqu’elle est bâtie dans un pays connu pour sa grande activité sismique.
Les étages les plus haut étant consacrée à l’antenne, le public ne peut monter que jusqu’à 450m ce qui permet déjà de dominer tout Tokyo et il parait que par beau temps on voit le mont Fuji au loin. Malheureusement le temps était pourri et les photos de la vue n’ont rien donné.

Skytree1
La Skytree avec à coté d’elle l’Asahi Building en forme de chope de bière.
Skytree2
Heureusement qu’on y monte avec l’ascenseur !

Et puisqu’il restait encore un jour dans mon week-end je l’ai passé à nouveau avec mes cousins à Shinjuku. C’est un des quartiers les plus animés de Tokyo, à la fois un quartier d’affaire et un quartier chaud, on y trouve des bars à hôtesses, des bars à chats et même, et j’ai la ferme intention d’y aller, un bar avec un show de robots.
Pour le déjeuner nous sommes entrés dans un bar à sushi. Le fonctionnement est assez particulier : tout le monde est assis autour d’un comptoir qui entoure une petite cuisine où trois cuisiniers font à toute allure toutes sortes de sushis qu’ils déposent ensuite sur un tapis roulant où ils déambulent tout serrés jusqu’à la bonne âme qui voudra bien les manger. On se sert ainsi de tout ce qui nous plait et on paie en fonction du nombre d’assiettes qui se sont empilées devant nous.
Un peu plus tard nous avons remonté une rue bondée qui est réputée pour être le rendez-vous des cosplayers de Tokyo et nous n’avons pas été déçu !

sushi
Plein de sushi qui bougent tout seul !
cosplay
Mon cousin Paul, notre nouvel ami et moi, saurez vous deviner qui est qui ?

La Plata, préfecture de Buenos Aires

Puisque les physiciens de l’ENS s’en vont de par le monde annoncer la bonne nouvelle de la naissance des atomes froids (et pas que), ils se doivent d’envoyer un représentant dans le pays d’origine du pape actuel : l’Argentine. Je fus donc chargé d’une périlleuse mission : répandre les écrits de la nouvelle physique dans ce pays à tradition austère à nos idées.

Après une étude longue et une optimisation laborieuse, j’ai choisi d’établir ma base d’opération dans la ville de La Plata. Ville d’environ 8*10^{5} habitants, La Plata est la préfecture de la province de Buenos Aires (sisi, Buenos Aires n’est pas préfecture de sa province) et se situe à 50 km au sud de Buenos Aires. C’est le lieu idéal pour lancer des opérations physangélique discrètes. C’est une ville de fonctionnaires, son attrait résidant dans l’immense faculté qu’elle abrite, disséminée aux 4 coins de la ville.

Premier contact avec le labo de physique local : la population fidèle aux écrits de la nouvelle physique n’est pas bien grande. Le labo tient sur un étage, et pas plus d’une cinquantaine de chercheurs, postdocs et thésards y travaillent. Pas de messes hebdomadaires (aussi désignée sous le nom de conférence ou de séminaire), ni mensuelle, ni même annuelle en fait. Pas de cantine. Je n’ai pas d’accès à l’Aron Kodesh de la nouvelle physique local (ou communément appelé bibliothèque).  Entre 5 et 8 étudiants par promo.  Je reçois ma première mission provenant des hautes instances inquisitrices (aussi appelé maitre de stage dans le jargon) : résoudre analytiquement les équations du mouvement d’un champs de Higgs couplé à une jauge supplémentaire dans un cadre perturbatif autour du second champ magnétique critique d’un superconducteur de type 2, le tout dans une métrique ADS. Puis utiliser la correspondance de maldacena pour voir ce qui en découle. Bon, bah c’est pas facile et je comprends toujours pas pourquoi on doit prendre une métrique trou noir pour modéliser un supra mais bon.

J’ai un beau petit bureau sympa dans lequel je passe toute ma journée tout seul à faire des calculs qui sont surement faux. En effet, mon maitre de stage n’a ni postdoc, ni thésard et s’absente une semaine sur 2 pour l’instant. Résultat, je fais des approximations et des calculs sans avoir personne à qui pouvoir demander si ce que je fais a un sens. Mon unique contact est pour l’instant un missionaire qui se trouve au Chili et qui travaille sur le même sujet que moi. Bref, je n’ai quasiment aucun contact au travail et le stage c’est vraiment pas la joie…

Sinon, je suis en colocation avec un Argentin et il n’y a vraiment pas mieux pour s’intégrer dans un nouveau pays. On peut s’incruster aux soirées du coloc, se faire des petits concours plats Argentins VS plats Francais, dégoter de super adresses pour aller au resto ou faire des courses, éviter de se perdre dans la nébuleuse des bus grâce à un conseil avisé… Et même passer des vacances dans le village campagnard de son coloc pour y visiter une ville voisine qui fut engloutie par les eaux avant d’émerger à nouveau : Epecuen !

En plus à 1 heure en bus il y a ….. Buenos Aires. Et ça c’est vraiment trop cool. La plupart des musées sont gratuits, le patrimoine est ultra bien conservé, on trouve partout de petites perles : une pharmacie style vénitien vieille de 200 ans, une librairie installée dans un ancien théâtre… Et pour qui veut apprendre la danse ou s’amuser en soirée, il n’y a pas mieux que de dénicher un bar à tango ou à chacarera.

Remarques en vrac sur l’Argentine :

– Il est fortement recommandé aux ressortissants français désireux de se rendre en Argentine d’être de sexe FEMININ. Vous gagnerez beaucoup de sourires quand vous demanderez votre chemin, le chauffeur de bus vous fera monter même lorsque ce n’est pas un arrêt et vous pourrez même traverser les routes pleines de fous du volant de façon relativement sûre ! Vous pourrez même gruger la queue de la poste si votre jupe est suffisament courte euh non élégante.  Bref, clairement les Argentins sont plus accueillants envers les filles en règle général.

-Il y a, dans les supermarchés Argentins, quelques aberrations que même la nouvelle physique n’explique pas : on ne peut s’acheter des yaourts qu’en portion individuelle, les aiguillettes de boeuf sont à 6 euros le kilo (et meilleures qu’en France !), il existe un rayon de sauce à viande de 20 mètres de long.

-Ici, l’espace-temps se comporte d’une manière différente, le tenseur de ricci subit une transition d’ordre 2. Du coup, on fait la queue partout ! Pour retirer des sous, 20 min de queue, pour déposer une carte postale 20 min de queue, pour payer au carrefour 30 min de queue (meilleur score jusqu’à aujourd’hui), pour rentrer dans le bus 20 min de queue…

-Une photo du département de physique où je travaille

 

a_large– Des photos de Buenos Aires quand même…

IMGP0304 IMGP0300 IMGP0380 IMGP0361 IMGP0349 IMGP0297A venir peut-être : des explications et des photos sur le maté, boisson officielle Argentine, comment la boire et la partager vous saurez tout ! Des photos de la coloc avec son joli patio ! Et à ne pas manquer le prospectus vantant les mérites des études en France que j’ai dégoté à l’université de droit de La Plata !

Apprendre à utiliser IRC

[Cet article est plus ou moins à usage interne, si vous êtes extérieur à l’ENS, il ne vous sera pas d’une grande utilité]

J’ai hésité avant d’écrire cet article, sachant que pas mal de personnes ne comptent pas, de toute façon, se mettre à utiliser irc. Mais peut-être que d’autre auront un coup de coeur ou trouveront celà utile. Et n’oublions pas que c’est grâce à irc que ce blog a vu le jour !

Qu’est-ce qu’IRC et pourquoi IRC ?

IRC est probablement l’un des plus vieux clients de messagerie instantannée. Il se distingue de la plupart des autres (MSN, Skype, Facebook chat) par le fait que les conversations sont regroupées par salles (channels) souvent liées à un sujet de discussion. N’importe qui peut joindre n’importe quelle salle à n’importe quel moment (cela dit, évitez de zieuter les conversations de #dg, vous allez vous faire mettre dehors assez vite !).

L’ENS a son propre serveur IRC, dédié aux conversations entre normaliens. Vous y trouverez des conversations d’informaticiens, de matheux, de biologistes, des conversations inter-étages,  et quelques clubs ; mais surtout une salle où les physiciens discutent entre eux !

Donc, pourquoi utiliser IRC ?

  • Parce que ça permet de rester en contact avec les autres normaliens, où que vous soyez dans le monde, et sans échange d’adresses email / facebook / skype.
  • Parce que vous êtes libres de rejoindre une salle au lieu d’attendre d’être invité.
  • Parce que vous trouverez des personnes pour vous aider dans vos galères informatiques. Ça m’a été utile plusieurs fois, pour des problèmes latex, de logiciels de dessin, de disques durs, de ligne de commande, …
  • Parce que si vous faites un stage en physique numérique, la console irc passe totalement inapperçue au milieu des autres consoles légitimes. Et même si votre maître de stage particulièrement vicieux surveille les connexions sortantes, la connexion vers un ordi de l’ENS apparaît tout à fait légitime.
  • Parce que sur IRC, il y a plein de bot marrants. Actuellement, il y en a un qui annonce automatiquement les articles postés sur ce blog ! (Merci à Armavica)

Convaincu ? Allons-y ! Vous verrez, ce n’est pas compliqué !

Utiliser IRC

[La procédure ci-dessous fonctionnera même si vous êtes extérieur à l’ENS, mais dans ce cas, je vous déconseille de l’appliquer, on vous repèrera vite !]

Utiliser IRC comme messagerie instannée (c’est à dire en ne voyant que les messages postés quand vous êtes connecté) est très simple. De nombreux sites web et logiciels vous permettent de le faire. Vous pouvez par exemple regarder l’article des tuteurs pour Thunderbird.

Pour notre part, essayons Mibbit.  Lancez donc le client (Launch Mibbit Client). Dans les informations à donner pour vous connecter, cliquez sur Server (à côté de Connect) et entrez « irc.ulminfo.fr » (ou « clipper.ens.fr » si vous faites la manoeuvre depuis un ordi de l’ENS). Choisissez un pseudo (Nick) et laissez le champ Channel vide pour l’instant. Voilà vous pouvez vous connecter !

Après quelques secondes (et éventuellement un changement d’onglet !), vous voilà devant la superbe page d’accueil d’IRC à l’ENS. Vous pouvez lire en entier, mais ce qui va vous intéresser, c’est de connaître la liste des salles disponibles. Pour celà écrivez « /list » et validez. Les salles commencent par #. En remontant un peu, vous trouverez celle des physiciens (je vous laisse la trouver !). Pour la rejoindre écrivez « /join #salle ». Et voilà, vous pouvez maintenant écrire bonjour et attendre que quelqu’un vous réponde !

Comment conserver l’historique des conversations ?

Vous l’avez compris, le problème de la méthode précédente est que vous ne pouvez pas voir les conversations qui ont eu lieu quand vous étiez hors-ligne (le fameux backlog) … Quand vous fermez la page, ou écrivez « /quit », c’est fini…

Il faut donc trouver un moyen de laisser votre session ouverte même quand vous êtes absent, même quand votre ordi est éteint. Il vous faut donc un serveur. Si vous en avez un, la manoeuvre n’est pas très compliquée. Mais comment faire si vous n’en avez pas ? Evidemment les info ont pensé à tout ! Il y a donc un serveur à votre disposition pour faire ce sale boulot : il s’appelle sas.eleves.ens.fr. Il va donc falloir se connecter dessus. On pourrait écrire des pages et des pages sur la connexion à un serveur. En pratique, il n’y a qu’une seule chose à retenir : si vous êtes sous linux ou mac, c’est immédiat ; si vous êtes sous Windows, il va falloir installer un petit logiciel qui fera le boulot tout aussi efficacement.
Linux et Mac OS : Trouver le terminal / la console (sous Mac Applications>Utilitaires>Terminal) puis lancer ssh login@sas.eleves.ens.fr (où login est votre login clipper). La première fois, entrez « yes » pour valider la connexion à sas.eleves (et si vous êtes parano, vérifiez que le figerprint est bien d2:2f:2d:e6:22:17:16:1c:54:5f:e3:9a:0b:88:db:37 ^^). Vous voilà connecté au serveur !
Windows Installez Putty et, comme c’est un logiciel très simple, trouvez comment vous connecter à sas.eleves.ens.fr (Host name), sur le port 22, en SSH. Voilà, un superbe terminal en noir et blanc devrait apparaître devant vos yeux !

Bien, maintenant il ne vous reste plus qu’à prononcer (ou plutôt écrire) les trois lettres fatidiques : irc. Vous voilà maintenant devant le sympathique (ou pas) écran d’accueil d’irc à l’ENS !

Les commandes de base sous irssi

Vous l’avez compris, l’interface que vous avez obtenue est assez minimaliste. Mais pas de panique, voici les commandes de base.

  • /list pour lister les salles disponibles. Vous devriez arriver à repérer celle des physiciens !
  • /join #salle pour rejoindre la salle en question
  • Ctrl+n / Ctrl+p pour naviguer entre les différents onglets
  • PageUp / PageDown pour remonter / descendre dans l’historique
  • /names pour afficher la liste des personnes présentes dans une salle
  • /join #salle pour rejoindre la salle en question
  • /whois pseudo pour obtenir des informations sur pseudo
  • /me message pour commencer un message par votre pseudo
  • Et le plus important : Ctrl+a puis d pour quitter irc en gardant votre session ouverte ! Si vous quittez autrement vous perdez l’historique.

Voilà, vous savez l’essentiel. Si vous avez des questions, n’hésitez pas à laisser un commentaire. Si vous avez des doléances quant à la longueur de l’article aussi 😉 Pour plus de détails, se référer à l’article des tuteurs sur irc, l’article des tuteurs sur le ssh, ou encore le tuto de Niols sur irssi.

À bientôt sur irc !

Kashiwa n’est pas Tokyo

L’université de Tokyo est répartie sur trois campus :

  • Le premier à Hongo, en plein cœur de Tokyo. C’est le campus principal, il est magnifique et j’en parlerai sans doute dans un autre article
  • Le second à Komaba, dans Tokyo aussi. Je ne le connais pas mais il y a pas mal de choses à voir autour donc j’y passerai peut-être.
  • Le troisième à Kashiwa, au nord de Tokyo dans la préfecture de Chiba. C’est le plus récent et il est loin de tout (une heure du centre de Tokyo) !

Moi je suis à Kashiwa !

Tout d’abord mon logement : j’habite dans la loge internationale de l’université. La chambre est assez grande surtout comparée aux standards japonais. Il est évidement interdit d’y entrer avec ses chaussures, on est au Japon quand même ! Les cuisines sont communes mais j’ai ma salle de bain personnelle avec une baignoire qui ressemble plutôt à un gros bac cubique mais que j’aime quand même !

Ma chambre
La pièce principale (rangée pour l’occasion).
Ma chambre
L’entrée, où l’on doit laisser ses chaussures.

Juste en face de la loge il y a un parc assez sympa, mais pas franchement sauvage puisque tout les chemins sont goudronnés. C’est par là que je passe chaque matin pour aller travailler.

kashiwa park
Ma route pour le boulot.
Pruniers
Des pruniers en fleurs (je crois).

Au bout d’un petit quart d’heure j’arrive à l’université. Les bâtiments sont modernes mais pas mal. À l’entrée un garde me salue. Il y a deux cafeterias (aucune différence il paraît) et deux magasins : un food store et un academic store (en anglais dans le texte).

IMG_0064
L’entrée du campus.

Quelques mots maintenant sur la ville elle même. Kashiwa () signifie chêne en japonais. Et en effet dans le parc on peux en voir une petite dizaine…
La ville (qualifiée de ville dortoir par wikipedia) compte 400 000 habitants et possède quand même un centre ville assez actif que je suis allé visiter hier, poussé par l’ambition d’écrire cet article.
J’ai donc enfourché un vélo prêté par la loge et je suis parti pour vingt grosses minutes à pédaler. En effet même dans Kashiwa je suis loin de tout !

Kashiwa station
Le centre de Kashiwa.
Karaoke
Un établissement où l’on peut pratiquer l’art millénaire du karaoké.

Et dans ce centre ville j’ai découvert un gros supermarché sur plusieurs étages. Assez classique au début, nourriture en bas, électroménager au dessus.
Mais c’est aux  étages suivants que ça commence à devenir intéressant avec un étage de jouet et encore au dessus un étage consacré au manga avec des magazines, des goodies, de gros écran où passent des animés et un espace de vente de carte de toute sorte de jeu : pokemon, yugiho, magic et d’autres trucs non identifiés. Un peu caché derrière les étagères, quelques table où des japonais jouent avec leurs nouvelles cartes.

Des étagères pleine de magazine de manga et de goodies.
Des étagères pleine de magazine de manga et de goodies.
Des japonais qui jouent aux cartes dans un supermarché.
Des japonais qui jouent aux cartes dans un supermarché.

Mais en fait le plus surprenant n’était pas en haut. Il fallait descendre au sous-sol pour trouver une immense salle à mi-lieu entre la salle d’arcade et le casino. Il y règne un bruit assourdissant et des employés super nombreux (une constante au Japon) s’affairent pour garder le lieu nickel.

Un casino-salle d'arcade au sous-sol d'un supermarché.
Un casino-salle d’arcade au sous-sol d’un supermarché.
Open bonbon au casino !
Open bonbon au casino !

Avant de repartir sur mon petit vélo vers ma chambre, loin de ses lieux de perdition, j’ai quand même pris le temps de manger un petit bento en écoutant les artistes de rue locaux.

Musiciens
L’avenir de la musique !