Kashiwa n’est pas Tokyo

L’université de Tokyo est répartie sur trois campus :

  • Le premier à Hongo, en plein cœur de Tokyo. C’est le campus principal, il est magnifique et j’en parlerai sans doute dans un autre article
  • Le second à Komaba, dans Tokyo aussi. Je ne le connais pas mais il y a pas mal de choses à voir autour donc j’y passerai peut-être.
  • Le troisième à Kashiwa, au nord de Tokyo dans la préfecture de Chiba. C’est le plus récent et il est loin de tout (une heure du centre de Tokyo) !

Moi je suis à Kashiwa !

Tout d’abord mon logement : j’habite dans la loge internationale de l’université. La chambre est assez grande surtout comparée aux standards japonais. Il est évidement interdit d’y entrer avec ses chaussures, on est au Japon quand même ! Les cuisines sont communes mais j’ai ma salle de bain personnelle avec une baignoire qui ressemble plutôt à un gros bac cubique mais que j’aime quand même !

Ma chambre
La pièce principale (rangée pour l’occasion).
Ma chambre
L’entrée, où l’on doit laisser ses chaussures.

Juste en face de la loge il y a un parc assez sympa, mais pas franchement sauvage puisque tout les chemins sont goudronnés. C’est par là que je passe chaque matin pour aller travailler.

kashiwa park
Ma route pour le boulot.
Pruniers
Des pruniers en fleurs (je crois).

Au bout d’un petit quart d’heure j’arrive à l’université. Les bâtiments sont modernes mais pas mal. À l’entrée un garde me salue. Il y a deux cafeterias (aucune différence il paraît) et deux magasins : un food store et un academic store (en anglais dans le texte).

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L’entrée du campus.

Quelques mots maintenant sur la ville elle même. Kashiwa () signifie chêne en japonais. Et en effet dans le parc on peux en voir une petite dizaine…
La ville (qualifiée de ville dortoir par wikipedia) compte 400 000 habitants et possède quand même un centre ville assez actif que je suis allé visiter hier, poussé par l’ambition d’écrire cet article.
J’ai donc enfourché un vélo prêté par la loge et je suis parti pour vingt grosses minutes à pédaler. En effet même dans Kashiwa je suis loin de tout !

Kashiwa station
Le centre de Kashiwa.
Karaoke
Un établissement où l’on peut pratiquer l’art millénaire du karaoké.

Et dans ce centre ville j’ai découvert un gros supermarché sur plusieurs étages. Assez classique au début, nourriture en bas, électroménager au dessus.
Mais c’est aux  étages suivants que ça commence à devenir intéressant avec un étage de jouet et encore au dessus un étage consacré au manga avec des magazines, des goodies, de gros écran où passent des animés et un espace de vente de carte de toute sorte de jeu : pokemon, yugiho, magic et d’autres trucs non identifiés. Un peu caché derrière les étagères, quelques table où des japonais jouent avec leurs nouvelles cartes.

Des étagères pleine de magazine de manga et de goodies.
Des étagères pleine de magazine de manga et de goodies.
Des japonais qui jouent aux cartes dans un supermarché.
Des japonais qui jouent aux cartes dans un supermarché.

Mais en fait le plus surprenant n’était pas en haut. Il fallait descendre au sous-sol pour trouver une immense salle à mi-lieu entre la salle d’arcade et le casino. Il y règne un bruit assourdissant et des employés super nombreux (une constante au Japon) s’affairent pour garder le lieu nickel.

Un casino-salle d'arcade au sous-sol d'un supermarché.
Un casino-salle d’arcade au sous-sol d’un supermarché.
Open bonbon au casino !
Open bonbon au casino !

Avant de repartir sur mon petit vélo vers ma chambre, loin de ses lieux de perdition, j’ai quand même pris le temps de manger un petit bento en écoutant les artistes de rue locaux.

Musiciens
L’avenir de la musique !

Mes débuts au Japon – Benoît

Du 13 au 27 février.

D’abord en suivant la chronologie :

Je suis arrivé au Japon le 13 février après 14h de transit, bien fatigué. Au moment de passer l’immigration j’étais tellement à coté de la plaque que j’ai égaré ma carte de résident aussitôt reçue ! J’ai dû me la faire envoyer en urgence parce que sans elle j’étais dans l’illégalité !

Accompagné par un étudiant du laboratoire venu à ma rencontre j’ai pris possession de mon appart dans la loge internationale de l’Université, à 15 minutes de marche du laboratoire. Le gérant a tenu à me faire tout essayer, ma clé dans chacune des serrures, l’eau chaude (en vérifiant qu’elle est bien chaude) et même la chasse d’eau, le tout dans un anglais déplorable mais plein de bonne volonté !

Après ces débuts mouvementés je suis allé voir mon oncle et ma tante qui vivent avec leurs enfants à Yokohama, à 1h30 de chez moi et chez qui j’ai pu enfin me reposer. Le lendemain ils m’ont emmené faire mon premier bout de tourisme. Nous sommes allés à Enoshima, petite presqu’île tout à fait charmante. Là bas nous sommes allés dans un gigantesque établissement thermal. Se baigner dans un bain chaud sur le bord de la mer avec une vue magnifique sur le mont Fuji ça permet de se dire qu’on a bien choisi son stage !

Le lundi j’ai découvert mon laboratoire. Le premier constat c’est que c’est peuplé, d’ailleurs je n’ai toujours pas réussi à déterminer combien de personnes exactement le fréquente mais ce qui est sûr c’est que la plupart sont des étudiants en master comme moi ou en thèse. Il n’y a que trois professeurs (un assistant, un associate et un full, je ne sais pas trop à quoi ça correspond chez nous) pour tout ce beau monde et encore ils ne sont pas là tout le temps. Enfin tout le monde à l’air de savoir quoi faire à part moi.

L'espace de travail du labo et Yajima.
L’espace de travail du labo et Yajima.

En effet les trois premiers jours mon tuteur local n’était pas là et il ne m’avait laissé qu’un article de trois page auquel je ne comprenait rien. Du coup j’ai passé mes premiers jours à potasser un gros bouquin de physique des plasmas trouvé sur internet tout en jetant un coup d’œil à ce que faisaient les autres. Depuis qu’il est arrivé mon quotidien n’a pas vraiment changé mais au moins je potasse ce que lui me conseille.

Entre mes deux premières semaines de boulot le labo est parti au ski dans les montagnes autour de Nagano. Nous avons passé nos journées à skier sur des pistes fabuleuses (quoi qu’assez semblables à celle de France) et nos soirées à boire (Nomikai pour les japonisants) en jouant au carte ou aux jeux à boire locaux.

Et pour faire la transition entre ces deux activités on est allé aux onsen (sources d’eau chaude) qui font la réputation de la station. Il y en avait partout dans le petit village, des petits bassins pour les pieds, d’autres pour la cuisine, d’autres dans des établissements privés luxueux et enfin des bains publiques, ceux que j’ai testé. On entre dans une petite pièce embuée où on se déshabille complètement puis avec une bassine on puise de l’eau dans le bain et on se lave avant d’entrer dans le bain proprement dit où l’eau est brûlante et où on est rejoint pas les vieux du coin et les collègues du labo à poil eux aussi.

La deuxième semaine a été très semblable à la première pour ce qui est du stage mais quelques soirs de la semaine je suis allé me balader à Tokyo. À Akihabara le quartier High-tech de Tokyo sous le prétexte de m’acheter un appareil photo (je n’en avait pas avant, d’où le peu de photos) j’en ai profité pour visiter l’antre du geek japonais. Ben c’est impressionnant ! Je n’ai pas vraiment eu le temps de tout voir donc je compte y retourner, cette fois je prendrai des photos.

Pour finir quelques remarques en vrac :

  • Les japonais sont vraiment nuls en anglais (et moi je suis nul en japonais). Quasiment rien n’est en cette langue nulle part. C’est particulièrement compliqué dans les restaurants ou les supermarchés.
  • La vie est chère, même le riz est trois plus cher qu’en France ! En plus tout est vendu en toute petite quantité, j’ai l’impression de passer ma vie dans les supermarchés !
  • La bouffe est excellente, figurez vous qu’il y a bien plus que ce qu’on trouve dans nos restaurants japonais en France ! Je n’ai toujours pas eu l’occasion d’aller dans un restaurant de sushi mais c’est prévu. Le petit aspect rigolo c’est que je ne sais jamais à l’avance ce que j’ai commandé, c’est toujours à l’aveugle, sans trop de déception jusque là.
  • Ils sont encore plus bureaucrate qu’en France, avec la différence qu’ici on nous sourit.
  • Le métro est hyper compliqué et hors de prix. En revanche il est ponctuel et très propre (cliché !)

Présentation Benoît

Bonjour ! Je suis Benoît Gèze, de la promotion Phy13 du département de physique de l’ENS. (Si quelqu’un désire un jour traduire cette phrase en latin la tâche est facile, il n’est besoin que de connaître le génitif !)

japonJe fais mon stage avec l’université de Tokyo (Todai ou 東大 pour les intimes). Mon stage à lieu sur le campus de Kashiwa, à une grosse demi heure de train de Tokyo. Le coin est un peu désert, ce que j’ai trouvé assez surprenant, moi qui pensais que le Japon était sur-urbanisé. Enfin il me suffit de prendre un bus pour me rendre au centre ville et retrouver une image plus conforme à celle que je me faisais !

J’effectue mon stage dans le laboratoire de science transdisciplinaire qui a l’air très mal nommé puisque j’ai l’impression que tout le monde fait de la physique des plasmas dans le coin ! En tout cas moi c’est ce que je fais.

Je travaille sur une très grosse bestiole, le tokamak sphérique TST-2. Il s’agit d’une enceinte d’environ deux mètres de diamètre entourée de grosses bobines un peu dans tout les sens qui créent un champ magnétique qui permet de confiner un plasma dans l’enceinte. Le tout est bardé d’instrument divers assez impressionnants qui servent à mesurer un peu tout ce que l’on veut. Le but est d’y développer un moyen de confiner, chauffer et maintenir un plasma dans lequel pourrait se produire des réactions de fusion.

Le tokamak TST-2
Le tokamak TST-2

Mon boulot à moi va être de développer une méthode de mesure de l’onde hybride basse (une onde qui sert à induire un courant dans le plasma pour le chauffer) en y faisant se réfléchir une onde micro-onde. Pour l’instant je n’ai pas encore fait grand chose si ce n’est lire tout ce que je peux sur le sujet mais j’espère rentrer dans le dur très bientôt !