Nikko avec Van

Du 5 au 19 juin.

Le vendredi 5 juin le Japon reçoit une visite importante en la personne de Van, qui a quitté sa Corée pour venir nous rendre visite.

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Nous passons donc l’après midi à faire un petit tour de Tokyo malheureusement sous la pluie car si la saison des pluies officielle ne commencera qu’une semaine plus tard la pluie, elle, se fout bien des dates.
Le soir nous sommes rejoins par un groupe de filles mené par une amie vietnamienne de Van. Nous allons ensemble dans un petit restaurant pas cher mais en bon gros cela ne nous suffira pas. Van et moi déciderons donc d’aller finir notre soirée au restaurant d’Okonomiyaki dont j’avais parlé ici. Ça fait du bien de se remplir le ventre parce que la journée du lendemain va être bien remplie !

En effet le lendemain Van se joint à mon groupe d’amis internationaux pour aller visiter la petite ville de Nikko dans la préfecture de Toshigi, au nord de Tokyo, réputée pour ses temples qui abritent notamment les restes du shogun Tokugawa Ieyasu, le Napoléon du Japon, et pour sa nature époustouflante.

Aux environs de l’heure où blanchi la campagne nous sommes parti en train et fidèle à une tradition normalienne nous avons manqué celui qui était prévu.

Le train nous amène à Nikko et après un bon bol de ramen pour lancer la machine nous partons nous balader dans les temples qui font la réputation de la ville. Ils y en a beaucoup et nous ne les visiterons pas tous. Le plus impressionnant est sans doute le Toshogu, le temple où se trouve le mausolée du shogun.

Une pagode devant le temple Toshogu
Une pagode devant le temple Toshogu.
Le Toshogu est en fait un complexe de temple assez vaste et sublime. Van prend en photo des statues de singe.
Le Toshogu est en fait un complexe de temples assez vaste et sublime. Van prend en photo des statues de singes.

Ensuite nous prenons les chemins qui serpentent dans les montagnes autour des temples et amènent à de plus petits sanctuaires un peu cachés.

Notre groupe avec nos nouveaux amis. Des moments qui resteront gravés dans la roche.
Notre groupe avec nos nouveaux amis. Des moments qui resteront gravés dans la roche.
La nature sauvage et Van qui l'est moins.
La nature sauvage et Van qui l’est moins.
Un petit temple paumé. On y trouve un gros caillou qui apporte la fertilité.
Un petit temple paumé. On y trouve un gros caillou qui apporte la fertilité.

Nikkopont

Le soir venu, pour nous délasser nous allons profiter des bains publiques d’un hôtel. On s’y prélasse dans un bassin d’eau chaude en extérieur, ce qui n’est pas désagréable. Et puis ça nous prépare pour la soirée d’anniversaire de Korin, un des deux chinois du groupe que nous célébrerons à l’auberge de jeunesse autour d’une bouteille de saké.

Le lendemain nous prenons un bus pour les hauteurs, vers un petit village réputé pour ses sources chaudes qui jaillissent un peu partout, donnant une bonne odeur de souffre au village.

Justas entourré de sources chaudes.
Justas entouré de sources chaudes. L’eau ici est très chaude et les petites cabanes servent à faire cuire des œufs qui prennent un goût très particulier.
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Un lac à Okunikko, le village des onsen.

Nous en profiterons pour prendre un bain dans un onsen très traditionnel. Le bain est tout petit et plein de japonais plutôt sympa. On s’y baigne dans une eau laiteuse et extrêmement chaude. En sortant on peut se relaxer dans une salon de style japonais avec du thé et des biscuits salés.

Nous descendons ensuite vers le lac Chuzenji qui est couvert par le brouillard. Les montagnes alentours sont pleines de singes qui descendent parfois en ville pour dévaliser les boutiques de souvenirs. Nous n’en verrons malheureusement pas.

Une cascade assez impressionnante près du lac Chuzenji.
Une cascade assez impressionnante près du lac Chuzenji.

De là nous partons pour une petite balade sur les crêtes en espérant débusquer un singe derrière chaque arbre, sans succès.

Nous rentrons ensuite sur Tokyo et bien tristement nous devons dire au revoir à Van qui rentrera en Corée le lendemain, non sans avoir eu le temps de faire chauffer la carte bleue dans les magasins tokyoïtes.

Dans les neiges éternelles !

du 23 mai au 5 juin.

Aujourd’hui aussi je vais vous parler montagne mais cette fois ci c’est le niveau au dessus !

Un chercheur d’un labo partenaire (un ivrogne notoire d’ailleurs) organise chaque année un week-end montagne inter labo. Cette année c’était le mont Tsubakuro, un joli montagne de 2763m dans la préfecture de Nagano.

C’est pas vraiment tout près et pour y être tôt nous partons de nuit en voiture et nous dormons comme nous pouvons sur une aire d’autoroute au pied de la montagne. C’est la partie pénible mais elle est vite oubliée quand le lendemain on se réveille avec une vue magnifique des sommets enneigés de la chaîne des monts Hida à laquelle appartient notre objectif.

Notre départ se fait déjà à 1400m d’altitudes et à l’entrée de la route pour nous mettre dans l’ambiance un petit panneau conseille de faire attention aux ours.

L’ascension commence par petits groupes en fonction de la vitesse de marche. j’en profites pour vous faire par d’un aspect culturel intéressant : pour un japonais on ne peut pas profiter d’un truc si on a pas l’équipement  idoine, et tant qu’à faire flambant neuf et de la meilleure qualité. On m’a fait remarquer que mon jean et mon sac de cours n’était pas très adaptés. Effectivement en comparaison avec les gars en sous-pantalons qui respire, pantalons qui respire, t-shirt qui respire, pull polaire qui respire, coupe vent qui respire et imper qui respire par dessus le tout, accompagné de bâtons de marche et d’un sac qui épouse la forme du dos et qui permet de porter tout le reste du matériel, j’avais l’air d’être à poil. Enfin figurez vous que j’ai survécu plutôt bien.

Le paysage est sublime et à mesure qu’on monte on voit de plus en plus de neige jusqu’à ce qu’il n’y ai plus que ça.

tsubakuro1 tsubakuro2 tsubakuro3 tsubakuro_moiAu sommet un gros chalet nous reçoit dans un intéressant mélange de culture japonaise et d’imitation des chalets alpins.

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Le dortoir du chalet, on y dort sur des futons posés sur des tatamis.

Le chalet n’est pas exactement au sommet, il faut faire encore une petite balade d’une demi heure sur une crête pour y arriver, ce que je fais après le succulent dîner à la japonaise. Dehors il y a une brume épaisse et le paysage est vraiment lunaire.

Le chemin vers e sommet dans la brume.
Le chemin vers le sommet dans la brume.

Le lendemain après un petit déjeuner excellent aussi mais quelque peu déroutant pour le français que je suis nous repartons.

Petit déjeuner à la japonaise
Petit déjeuner à la japonaise.

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En bas nous attend un autre des attraits du lieu, son onsen, un bassin en plein air remplie d’eau de source volcanique. Rien de plus agréable que de se délasser dans cette eau super chaude après un week-end de marche ! En plus le décor est très agréable, le bassin est bordée de gros rocher et entouré de végétation.

Ça m’a donné envie de me mettre à la montagne en France !

Du thé et des pagnes

du 9 au 22 mai.

J’ai vraiment l’impression que mon rythme de tourisme s’accélère à mesure que je me rapproche de la fin, alors qu’on aurait pu s’attendre à l’inverse. C’est tant mieux mais je vais rentrer crevé !

Alors que j’étais à peine rentré de Kyoto mon oncle et ma tante m’ont proposé de m’emmener visiter le Tohoku, la région qui avait été ravagée par le tsunami de 2011.

Notre premier arrêt se fait au niveau de la baie de Matsushima, réputée une des plus belles du Japon. Le temps est pourri mais on devine assez facilement ce que ça doit donner pas jour de grand soleil !

La baie de Matsushima et ces nombreuses petites îles.
La baie de Matsushima et ces nombreuses petites îles.

Le soir nous dormons dans un ryokan, une auberge traditionnelle japonaise. On y dort dans de grandes pièces entourées de cloisons coulissantes en papier de riz. Le sol est couvert de tatami et un futon remplace le lit. Un couloir court tout autour de la pièce et quand on le découvre pour la première fois en faisant coulisser une cloison il a tout du passage secret !

Une chambre dans un ryokan. L'immersion est totale !
Une chambre dans un ryokan. L’immersion est totale !

Cerise sur le gâteau, notre hôte est maître de cérémonie du thé et il nous propose une initiation. On enfile donc des sandales de bois pour se rendre dans un minuscule bâtiment au milieu d’un jardin à la japonaise où notre hôte nous fait entrer un par un par une porte de 50cm de haut. Il nous invite à nous installer à des endroits très précis, repérés en contant les lignes des tatami, et nous fait mettre en seiza, la façon traditionnelle de « s’asseoir » au Japon : en gros on est à genoux et sans entraînement ce n’est pas évident d’y rester longtemps. Je suis placé le plus proche de lui, sans doute parce que je suis sensé être celui qui comprend le mieux le japonais, soit vraiment pas beaucoup. En tout cas cela signifie que c’est moi qui vais devoir tout faire en premier en essayant de comprendre ce qu’il me baragouine en japonanglais.

Notre maître de cérémonie du thé et ses instruments.
Notre maître de cérémonie du thé et ses instruments.

 Tout d’abord le maître de cérémonie apporte une assiette où sont rangés sept beaux mochi, des sortes de gâteaux à base de riz gluant. Il pose le plat devant moi et m’explique ce que je dois faire : d’abord je préviens (en japonais) mon voisin que je vais manger avant lui, puis je saisi les baguettes par une succession de gestes compliqués, j’attrape un mochi, le pose devant moi, je nettoie les baguettes avec ma serviette et je passe avec cérémonie l’assiette à mon voisin qui répète la même procédure jusqu’à ce que chacun ait été servi. Quand ce fut le tour de ma petite cousine encore assez malhabile avec les baguettes il nous était interdit de l’aider autrement que par la parole et le processus fut plutôt amusant !

Ce fut ensuite au tour du thé d’être servi. Notre hôte préparais chaque tasse presque religieusement et chacun notre tour nous dûmes aller chercher la tasse en restant en seiza et en nous déplaçant avec les poings un peu comme les cul-de-jatte de la cour des miracles avec leurs fers à repasser, demander à notre voisin de droite s’il en voulait encore, prévenir notre voisin de gauche que nous allions boire avant lui, goûter une gorgée, assurer notre hôte que c’était très bon, finir le bol et le ramener, le tout sous les fous-rires de plus en plus durs à réprimer.

La cérémonie du thé ne s’arrête pas pour autant une fois que chacun à bu son bol de thé. Il faut ensuite que quelqu’un (moi) pose des questions au maître sur tous les objets de la salle : la petite cuillère en bambou dont il se sert pour prélever la poudre qui compose le thé, la boîte où est rangé le thé, les fleurs et la tapisserie qui décorent et l’encens qui parfume. Pour chacun de ces objets le maître explique de quoi il est fait et d’où il provient puis il nous fait passer la cuillère et la boîte de thé pour que chacun notre tour nous puissions l’observer d’une façon là encore très codifiée, et surtout sans oublier d’avertir notre voisin que nous allions le faire avant lui.

Le lendemain nous allons voir une statue géante de Kannon, une des divinités bouddhistes les plus célébrées au Japon. La statue est creuse et elle est remplie de … statues !

Statue de Kannon, divinité bouddhique imposante !
Statue de Kannon, divinité bouddhique imposante !

Nous finissons notre séjour en longeant les rivages qui ont été ravagées par le tsunami quatre ans plus tôt. On devine assez bien les dégâts qui ont été causés en voyant à quel point le coin est plat. Pourtant sur place, en dehors de quelques rares vestiges bien cachés, principalement les fondations de bâtiment dont les décombres ont été enlevés, et une atmosphère de friche agricole, il ne reste pas grand chose pour témoigner de ce qui s’y est passé il n’y a pas si longtemps.

Le mardi qui suit quelques collègues avaient prévu de m’emmener assister à une journée du tournoi de sumo qui s’étend sur toute la première moitié du mois de mai. Seulement pas de chance toutes les places ont été vendu dès huit heures du matin et il faudra donc revenir. C’est finalement dans un maid-café que nous finirons notre après midi. Pour ceux d’entre vous qui ne connaissent pas le concept il s’agit d’un café où les serveuses sont des jeunes filles habillées en soubrettes qui parlent de façon enfantine en vous appelant « maître ». La décoration est hyper kikou, on chante des chansons kikous pour donner du goût à nos boissons elles même bien kikoues. Malheureusement les photos sont interdites, il vous faudra donc imaginer.
C’est un peu dérangeant et je ne compte pas y retourner mais pour être tout à fait honnête ce n’est pas aussi dégradant que ce à quoi je m’attendais, ça tient plus de la régression kikoue que de la maison close.

Ce week-end là dans le quartier d’Asakusa dont j’ai déjà parlé ici à lieu un festival Shinto : les Sanja Matsuri, que mon japonais approximatif traduirait par festival des trois sanctuaires. Avec quelques amis nous assistons donc au défilé d’une centaine de sanctuaires portatifs ou Mikoshi, posés sur les épaules de japonais de tous âges en costume traditionnel.

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Procession des sanctuaires portatifs à travers les rues d’Asakusa. Chaque quartier à son propre Mikoshi.

Pleins de petites échoppes ont été montées un peu partout et proposent des brochettes de poulpes, toutes sortes de coquillages bizarres et de légumes non identifiés.

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Dans le sanctuaire. D’avantage encore que dans le métro on réalise que le Japon est un pays peuplé !

 Le vendredi suivant rebelote, nous allons à Tokyo avec mes collègues essayer d’avoir des places pour ce tournoi de sumo. Mais cette fois pour mettre toutes les chances de notre coté nous prenons le premier train ce qui me fait me lever à 4h30 mais la suite en vaudra le coup. Nous arrivons sur place à 6h et nous avons tout juste le temps d’acheter deux ou trois trucs à grignoter et quelques bières avant de prendre place dans la file qui est déjà conséquente. Deux heures plus tard nous avons notre ticket qui nous permet d’accéder à une place au tout dernier rang de l’immense arène.

L'arène encore vide.
L’arène encore vide.

Le tournoi est organisé sur 15 jours plein et chaque sumo participe à un seul match chaque jour. Les premiers match sont ceux des débutants, l’arène est alors quasiment vide. Les sumo sont répartis en deux équipes : Higashi et Nishi : Est et Ouest. Avant chaque match un « héraut » faute de meilleur terme, annonce en chantant le nom du sumo pour chaque équipe puis les sumo entrent sur le « ring ».
Ils vont d’abord dans un coin dans le dos de l’arbitre où ils saluent le public en levant puis rabaissant une jambe. Pour les matchs de plus haut niveau ils prennent un poignée de sel, s’en mettent dessus et en lance sur le ring en allant se positionner au centre.
Là ils se mettent en position et si les deux sont prêt au même moment, c’est à dire s’ils frappent le sol ensemble, le match peut commencer. En pratique ça n’arrive quasiment jamais. Ils jaugent un peu leur adversaire puis retournent dans leur coin pour un nouveau salut et une nouvelle poignée de sel et ce jusqu’à ce que l’arbitre signale que maintenant il va falloir s’y mettre. Ils se mettent alors en place et l’un des sumo pose le poing au sol. Le combat commence quand l’autre pose également le sien.
Les combats sont souvent extrêmement rapide. Pour gagner il faut faire sortir son adversaire du ring ou lui faire toucher le sol.

L'amour extra large !
L’amour extra large !

Un des trucs que j’ai trouvé intéressant c’est que les gens ne viennent pas seulement pour voir les sumo, les arbitres et les hérauts aussi ont leurs fans ! Ils changent régulièrement et tout comme pour les sumo, les moins expérimentés font les premiers matchs et plus on avance dans la journée plus ils sont reconnus.

Le sommet du tournoi c’est l’entrée et les combats des makuuchi, les sumo les plus doués. Ils entrent par équipe dans l’arène avec des tabliers aux motifs très recherchés et forment un cercle pour saluer le public, l’arbitre et leurs adversaires.

L'entrée des makuuchi, les meilleurs sumo du tournoi.
L’entrée des makuuchi, les meilleurs sumo du tournoi.

Juste après eux entrent les yokozuna, ce sont les plus grands sumo du moment. Il n’y a pas vraiment de critère pour devenir yokozuna mais on considère généralement qu’il faut avoir gagné au moins deux tournois consécutifs (il y en a sept par an). Le titre n’est pas remis en jeu mais obtenu pour toute la carrière du sumo. Il y en a actuellement trois dont deux participaient au tournoi. Fait amusant : aucun d’entre eux n’est japonais ! En fait les trois sont mongols, comme beaucoup d’autres makuuchi. En entrant ils font une sorte de danse assez impressionnante et étonnamment gracieuse :

Et en bonus la fin du combat du yokozuna Harumafuji (celui qui danse dans la vidéo précédente, à droite).

Mon séjour au japon touche à sa fin mais j’ai encore pas mal de choses à vous raconter ! Je sens que ça va être dingue jusqu’au bout !

Kyoto, l’âme du Japon

Du 2 au 8 mai.

La golden week dont je parle dans mon article précédent m’offre un gros week-end de cinq jours que j’ai mis à profit pour visiter Kyoto. Dans l’esprit des japonais Tokyo est la tête du Japon, Osaka son ventre et Kyoto son cœur. C’est la ville qui est censée permettre le mieux de rentrer dans l’âme japonaise et il faut bien le dire : elle a un charme fou !
Kyoto a été choisie comme capitale pour fuir l’influence des monastères bouddhistes de Nara, l’ancienne capitale. Le lieu est choisi par des techniques de divination et de feng shui. La ville est bordée de collines sur trois cotés et ces collines ont toujours été réservées au sacré, on n’y trouve donc rien d’autre que des temples ce qui donne l’impression d’être entouré de verdure alors même qu’on se trouve dans la mégalopole japonaise.

Mon séjour commence à la gare routière de Shinjuku où je monte dans un bus de nuit. Kyoto est à 500km de Tokyo et il faut huit heures de trajet pour y arriver. Après une nuit très inconfortable le bus arrive à Kyoto à cinq heure du matin. Rien n’est encore ouvert et je parcours les rues désertes jusqu’à arriver au bord de la rivière Kamo dont je tombe instantanément sous le charme. J’y retournerai tout au long de mon séjour, pour y manger, y lire, y faire une sieste. La rivière est bordée d’une quantité de restaurants avec terrasse sur pilotis et on y voit une quantité phénoménale d’oiseaux : des canards, des échassiers, des aigles et beaucoup d’oiseaux plus petits.

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Les berges de la rivière Kamo, un de mes endroits préférés à Kyoto.
Un des nombreux oiseaux qui fréquentent la rivière Kamo
Un des nombreux oiseaux qui fréquentent la rivière Kamo

Dans mon guide du routard j’apprends par coup de chance qu’un festival se tient le jour même au temple Shimogamo. Il s’agit de la fête des archers à cheval (Yabusame en japonais) qui sert de lancement au principal festival de Kyoto, Aoi Matsuri. On prend place le long d’une piste de 400 mètres de long  sur laquelle sont réparties trois cibles (de simples planches de bois carrées de 40cm de coté) et là, après une longue attente, on assiste d’abord à un défilé de personnes en costume de l’époque Heian (794-1185) et à la cérémonie de passation des flèches. Puis c’est le concours d’archerie qui commence et un par un les archers s’élancent aux grand galop et tirent leurs trois flèches en succession rapide. L’exercice est très difficile et très peu d’archers ont réussi à détruire les trois cibles.

Avant la démonstration, les archers qui ont reçu leurs flèches paradent.
Avant la démonstration, les archers qui ont reçu leurs flèches paradent.

Le lendemain je traverse Gion, le quartier des geisha pour aller visiter un temple sublime : Kyomizu-Dera. L’ambiance du quartier est magique, en particulier dans les petites rues piétonnes bordées d’échoppes qui proposent presque toutes de goûter leurs produits, ça me fera d’ailleurs mon repas de midi. Il y en a même une qui propose de tester des savons bizarres, tout mous et parfumés à toutes sortes de chose. Et puis le quartier est à la hauteur de sa réputation puisqu’on y croise effectivement des geisha ou des maiko, les apprenties geisha, que je suis bien incapable de différencier.

Une geisha ou une maiko ?
Une geisha ou une maiko ?
Les rues piétonnes de Gion où on mange gratuitement.
Les rues piétonnes de Gion où on mange gratuitement.

Enfin j’arrive à Kyomizu-Dera. Le temple est immense et magnifique. Il est construit sur le versant de la colline sur une plate-forme en pilotis. En contrebas dans la vallée il y a une fontaine naturelle où l’on puise avec des tasses au bout de longues perches pour se laver les mains. Un peu plus loin une pagode, le tout entouré d’érables japonais ce qui donne l’impression d’être perché dans un nuage vert.

Le temple Kyomizu Dera perché sur son nuage d'érables
Le temple Kyomizu Dera perché sur son nuage d’érables

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En fait comme pour tout mon séjour à Kyoto c’est assez frustrant de ne pas pouvoir tout vous montrer. Enfin le serveur a une taille limité !

Le lendemain le temps était dingue et tant mieux parce que mon programme était assez rempli !

J’ai commencé par me rendre au château Nijo, l’ancien château du shogun. Le palais est passionnant, on se promène dans les appartements du shogun et des mannequins permettent de se plonger dans l’atmosphère de l’époque. Un fait remarquable : le plancher « rossignol » conçu pour couiner afin de prévenir le shogun et ses gardes si des ennemis essaient de s’introduire chez lui.
Toutefois ce que j’ai trouvé de plus intéressant c’est le jardin, sans doute le plus beau jardin japonais que j’ai vu jusque là, ce qui à ce stade de mon séjour n’est pas peu dire !

Le jardin du shogun. Ça donne envie de s'arroger le pouvoir de l'empereur non ?
Le jardin du shogun. Ça donne envie de s’arroger le pouvoir de l’empereur non ?

À peine sorti des jardins je pars à pied pour le coin nord ouest de la ville ou l’on trouve le kinkakuji, le pavillon d’or qu’a rendu célèbre l’écrivain japonais Yukio Mishima. Il y a énormément de touriste et il faut dire que le lieu a de quoi attirer. voyez plutôt :

Le pavillon d'or. Les étages supérieurs sont couvert de feuille d'or pour qu'en se reflétant le pavillon ressemble à un bateau doré.
Le pavillon d’or. Les étages supérieurs sont couvert de feuille d’or pour qu’en se reflétant le pavillon ressemble à un bateau doré.

Pas très loin on trouve le temple bouddhiste Ryoan-ji et son jardin zen. Celui-ci est en deux parties. D’abord le jardin sec composé de rochers entourés de graviers soigneusement ratissés quotidiennement par les moines. Un aspect amusant c’est que les quinze pierres sont agencées de telle sorte qu’on ne puisse jamais les voir toutes ensemble. La deuxième partie c’est le jardin humide, un jardin de mousses avec de nombreuses fontaines. Là on s’assoit et on médite. Ou on lit son guide touristique, au choix.

Le jardin sec. Sur la photo aussi on ne peut pas voir tous les rochers à la fois !
Le jardin sec. Sur la photo aussi on ne peut pas voir tous les rochers à la fois !

Comme je suis en forme ce jour là et qu’il fait particulièrement beau (j’en aurai même des coups de soleil), je continue ma route et cette fois je vais à l’autre bout de Kyoto vers le Ginkakuji, le pavillon d’argent que l’écrivain Yukio Mishima n’a pas eu le temps de rendre célèbre s’étant suicidé par seppuku.

Le pavillon d'agent. Le projet initial était de le recouvrir d'argent comme pour le pavillon d'or. Ce ne sera jamais fait.
Le pavillon d’agent. Le projet initial était de le recouvrir d’argent comme pour le pavillon d’or. Ce ne sera jamais fait.

 Et pour finir ma journée bien chargée, en effet je vous ai épargné de nombreux temples et autres lieux intéressants croisés en route pour donner une taille raisonnable à l’article, je suis redescendu dans le quartier de Gion par le chemin des philosophes, un sympathique sentier qui longe un canal bordé de temple (à Kyoto même les marchés couverts sont bordés de temple).

Le chemin des philosophes. Baptisé ainsi parce que le philosophe Nishida Kitaro aimait s'y promener. J'ai aimer aussi, peut être qu'on pourrait le rebaptiser chemin des physiciens ?
Le chemin des philosophes. Baptisé ainsi parce que le philosophe Nishida Kitaro aimait s’y promener. J’ai aimé aussi, peut être qu’on pourrait le rebaptiser chemin des physiciens ?

La nuit était belle et j’ai décidé de célébrer la fin de cette superbe journée en m’offrant un sandwich au brie et une bière belge sur les berges de la rivière Kamo qui sont assez animées quand il fait bon. Il y avait quelques artistes japonais : une chanteuse avec sa guitare et un jongleur qui jouait avec toutes sortes de choses enflammés. J’y ai aussi fait la connaissance d’un groupe d’internationaux dont un chercheur français qui bosse à l’université de Kyoto, la deuxième meilleure du Japon, un peu plus axée sur la théorie d’après sa réputation.

J’aurais aimé dire que j’ai gardé le meilleur pour la fin mais à Kyoto ce n’est pas évident de distinguer le coin le plus fabuleux. Toujours est-il que je suis allé au sanctuaire Fushimi-Inari et que ça valait le déplacement !
Il est situé un peu en retrait par rapport au centre de Kyoto et il occupe toute une grosse colline. En fait il s’agit de plusieurs petits sanctuaires reliés entre eux par de longues galeries de torii alignés. Les torii sont des portiques qui symbolisent dans la religion shinto le passage du  profane au sacré. On en trouve un peu partout au Japon mais rarement autant qu’ici : la montagne (ou colline, c’est le même mot en japonais alors on se perd un peu) en est couverte. Je vous laisse découvrir ça :

Une longue allée sous les torii
Une longue allée sous les torii.
La montagne du sanctuaire Fushimi-inari est recouverte de galerie de torii alignés
La montagne du sanctuaire Fushimi-Inari est recouverte de galerie de torii alignés.

La visite du sanctuaire est donc plutôt une randonnée sur la colline. On découvre l’un après l’autre les nombreux temples où foisonnent les statues de renard, le messager du dieu Inari. Avec toutefois la différence notable que le système de balisage des chemins est autrement plus efficace que celui de nos GR. Mais à l’impossible je dois être tenu puisque j’ai quand même réussi à me perdre, un peu volontairement je l’avoue, ce qui m’a permis de redescendre de la montagne par un autre chemin que celui que j’avais emprunté à l’aller, moins joli mais beaucoup plus tranquille.

J’ai ensuite passé mon après-midi à me promener dans les quartiers que j’avais préférés, à visiter une nouvelle fois les boutiques de souvenir pour me faire offrir mon repas et pour acheter le traditionnel omiage, un souvenir comestible qu’il est de bon ton de ramener à ses collègues après un voyage.

Sea, Sun and Bouddha

Du 25 avril au 1 mai.

Après consultation avec moi-même j’ai décidé de rompre le modèle d’un article pour raconter deux semaines de stage et d’écrire d’abord un petit article avant celui plus long qui racontera mon séjour à Kyoto. En plus j’ai pris plein de retard sur le rythme que je m’étais fixé !

D’abord un point de culture qui s’avère essentiel pour la compréhension de la suite : La golden week. Il s’agit de quatre jours fériés qui se répartissent sur huit jours : l’anniversaire de l’empereur (celui d’avant, Hiro-Hito qu’on appelle empereur Showa depuis sa mort) le 28 avril, la fête de la constitution le 3 mai, le jour de la nature le 4 et le jour des enfants le 5. Presque tout les japonais partent en vacances à cette période et on les comprend puisqu’il fait déjà bon et pas encore étouffant et que beaucoup d’arbres sont encore en fleurs.

Je passe vite sur ma semaine de boulot et sur la sushi-welcome-party du cours de japonais pour arriver au premier des jours fériés.

L'occasion de pratiquer mon japonais : zanbun desuka ? C'est tout ?
L’occasion de pratiquer mon japonais : zanbun desuka ? C’est tout ?

Avec mes amis internationaux nous avions pris le parti de fêter l’anniversaire de l’empereur comme il se doit en se rendant sur le fief du premier shogun qui lui ai dérobé le pouvoir, à Kamakura.

Nous commençons donc notre balade par un peu de randonnée dans les montagnes. Au début, plein d’enthousiasme nous explorons le moindre sentier qui s’éloigne du chemin principal, ce qui nous permet de découvrir un petit temple dans une grotte bien cachée.

Un sanctuaire secret dans une grotte à flanc de montagne.
Un sanctuaire secret dans une grotte à flanc de montagne.

Nous continuons notre marche jusqu’à atteindre un sanctuaire où la tradition est de lancer des assiettes contre un rocher pour se débarrasser du mauvais sort.
Là nous testons une spécialité locale proposée par d’aimables petites vieilles : le konyaku. Pour résumé le gout j’emprunterai les mots du grand Jacques Bodoin : au début je pensais que c’était de la merde, après je regrettais que ce n’en fut pas.

C’est reparti pour la suite de la balade qui nous amène à un temple caché au fond d’une vallée à laquelle on accède par un long tunnel. Là les gens viennent pour laver leur argent, au sens propre.

Le sanctuaire Zeni Arai Benten où on lave son argent pour se débarrasser du mauvais sort et espérer qu'il se multiplie !
Le sanctuaire Zeni Arai Benten où on lave son argent pour se débarrasser du mauvais sort et espérer qu’il se multiplie !

Un peu plus loin nous arrivons dans la ville même de Kamakura, petite ville portuaire assez jolie dont l’un des endroits phares est le Daibutsu, une statue de Bouddha de plus de 13 mètres de haut qui date du XIIIème siècle.

Le grand Bouddha de Kamakura
Le grand Bouddha de Kamakura

Un autre aspect agréable de Kamakura c’est sa plage ! Comme tout le monde est fatigué (enfin moi ça va mais je me plie à l’avis de la majorité) nous y passerons pas mal de temps à faire bronzette avant de rentrer à Kashiwa.

Trempette sur la plage, malheureusement nous n'avions pas prévu de maillots.
Trempette sur la plage, malheureusement nous n’avions pas prévu de maillots.

J’espère vous raconter la suite de mes aventures et notamment mon voyage à Kyoto rapidement. Et puis après maintenant trois mois au Japon je vais pouvoir commencer à écrire quelques conseils, n’hésitez pas à faire de même sur cette page : conseil pour les L3.

Que la montagne est belle

Du 11 au 24 avril.

Reprenons le récit de mes aventures nippones. Je vous avais laissé à la fin de la semaine de rentrée lors de laquelle j’avais pu faire connaissance avec quelques étudiants étranger. C’est avec eux que commence ce nouvel épisode.

Le samedi matin alors que je n’avais pas encore décidé de mon programme de la journée et que j’étais pris d’une flemme phénoménale j’ai reçu une invitation de Tabitha ma nouvelle pote Kényane et de Merle (prononcer en Mâle) ma nouvelle pote sud-africaine pour un bon gros brunch à s’exploser le bide en compagnie de Bibek mon nouveau pote indien. C’est cool l’international !
Du coup ça m’a permis de fixer un programme à la fois léger et sympa pour la journée : j’ai fait guide touristique (en fait principalement pratique, il n’y a pas grand chose à voir à Kashiwa).
Et puisque je ne devais pas être trop mauvais dans ce boulot mes services ont été à nouveau demandés le lendemain dans Tokyo, où mes amies africaines voulaient trouver une messe, ce qui nous a donné un bon prétexte pour se balader dans Roppongi, quartier des beaux hôtels et des galeries d’art contemporain et Akihabara le quartier électronique dont j’ai déjà un peu parlé.

Tabitha et Merle dans l'ambiance folle d'Akihabara.
Merle et Tabitha dans l’ambiance folle d’Akihabara.

Dans la semaine qui a suivi j’ai eu mon premier cours de kanji (les idéogrammes dont les japonais se servent pour écrire la plupart des mots). L’aspect amusant de ce cours c’est qu’on apprend en les traçant au pinceau. On utilise pour ça un papier spécial dont la couleur fonce quand on y passe un pinceau imbibé d’eau, ce qui permet de travailler sans en mettre partout et de réutiliser les feuilles. Ce cours est vraiment génial, à la fois totalement dépaysant, on se retrouve plongé dans l’histoire du japon, et super relaxant parce que ça faisait longtemps que je n’avais plus joué avec un pinceau en cours !

Le retour du beau temps est encore approximatif mais ça n’empêche pas les japonais d’en profiter et c’est la saison des barbecues qui commence. Avec mes collègues nous avons fait le nôtre sur les toits du labo et sous une pluie trop petite pour nous décourager. Puisque le principe des récits de voyage c’est de comparer pour savoir si en plus d’avant c’était aussi mieux ailleurs, comparons. Au japon c’est une constante il est très difficile de trouver un aliment gros. Du coup la viande est en tranches toutes fines qui ne nourrissent pas. Mais les japonais se rattrapent en ne faisant pas griller que de la viande mais aussi du chou (beaucoup de chou), des courgettes (denrée rare au japon) et à peu près tout ce qui leur passe par la main. Le tout arrosé de moult bière évidement.

Le samedi suivant je me suis réveillé aux aurores (enfin pas loin quoi) avec pour projet de gravir le mont Tsukuba, un massif montagneux à une heure au Nord-Est de chez moi. Un train, une navette et beaucoup trop de yens plus tard je me retrouve au pied de la montagne dans un petit village plein de charme  et de magasin d’omiage (souvenirs qu’il est culturellement obligatoire d’acheter à chaque voyage touristique). Le chemin de randonnée commence derrière un des plus beaux temples que j’aie vu jusque là.

Le portail du temple au pied du mont Tsukuba
Le portail du temple au pied du mont Tsukuba
Le temple au pied de la montagne, pour commencer son petit tour en beauté.
Le temple au pied de la montagne, pour commencer son petit tour en beauté.

L’avantage d’être parti tôt c’est qu’on peut prendre le temps de tout regarder et ça vaut le coût ! Mais je suis venu pour grimper donc c’est parti. Le mont Tsukuba n’est pas vraiment haut (877m) mais ça grimpe quand même assez sec. Pourtant ça ne décourage pas les japonais et les chemins sont bondés. Il y a notamment pas mal de personnes âgés qui avancent à deux à l’heure mais qui très gentiment me laisse passer d’un amical dozô (je vous en prie). C’est beau, il fait beau, ça fait du bien donc je suis heureux.

Un petit chemin qui monte dans la forêt.
Un petit chemin qui monte dans la forêt.

 Après une petite marche (moins d’une heure de mémoire) on arrive à un col entre les deux sommets aux noms amusant : 男体山 et 女体山 dont les kanji signifient respectivement homme/corps/montagne et femme/corps/montagne. De là je continue vers le premier, celui de l’homme qui est le plus proche et le moins haut. On y a une vue imprenable (et qui ne donne rien en photo) sur la plaine en contrebas. Au point le plus haut on trouve un petit sanctuaire. Peut être que les hommes viennent y déposer une pièce pour retrouver le corps de leurs vingt ans mais personnellement je suis jeune et pauvre donc je me contente de regarder.
Par soucis de parité et parce que la montagne est belle j’enchaîne sur le sommet féminin, point culminant du mont Tsukuba. En route je croise une occasion de vous parler d’une autre spécificité du Japon : les activités de publicité des entreprises. Pour se faire un coup de pub les entreprises japonaises demandent de temps en temps à leurs employés de faire une bonne action en portant les couleurs de l’entreprise. Ce jour là c’était Tsukuba express, une compagnie de transport dont les employés s’étaient dévoués pour nettoyer la montagne. Armés de sacs-poubelles et de pinces, en horde d’une cinquantaine d’employés et leurs familles, casquette Tsukuba express vissée sur le crâne ils parcouraient les chemins à la recherche de morceaux de papier.
Après une toute petite marche j’arrive au second sommet d’où la vue est à mon sens moins bonne mais qui est toutefois bien plus bondé que l’autre, sans doute un artefact de l’esprit grégaire japonais : escalader le mont Tsukuba = prendre une photo au point le plus haut.

Le petit sanctuaire en haut de la montagne.
Le petit sanctuaire en haut de la montagne.

Il faut maintenant redescendre mais comme il est encore tôt je choisis le chemin le plus long. C’est toujours aussi beau et un peu moins peuplé ce que j’apprécie grandement (l’agoraphobie est assez handicapante au Japon).

Sur le chemin du retour.
Sur le chemin du retour.

Le chemin me ramène au temple, dans un coin que je n’avais pas encore vu, avec de vieux bâtiments en bois peint magnifiques. Je croise même un samouraï que son Daimyo avait sans doute chargé de protéger le temple.

Annexes en bois peint du temple.
Annexes en bois peint du temple.
Un puissant guerrier !
Un puissant guerrier !

Le dimanche je suis allé voir le musée Edo-Tokyo qui retrace l’histoire de Tokyo. Au delà de son architecture particulière (particulièrement moche pour être précis) c’est un des plus beaux musées que j’aie vu. On y découvre à la fois l’histoire de la ville qui a commencé son développement comme fief du shogun avant de devenir la capitale impériale sous l’ère Meiji, mais on découvre aussi les conditions de vie de ses habitants et leur quotidien à travers de nombreuses reconstitutions grandeur nature. Pour moi c’est un des lieux incontournables d’une visite à Tokyo.

L'architecture intéressante du musée Edo-Tokyo
L’architecture intéressante du musée Edo-Tokyo
Reconstitution grandeur nature de la façade d'un théâtre de Kabuki.
Reconstitution grandeur nature de la façade d’un théâtre de Kabuki.

Pour cet article j’ai quelque peu dévié de ma ligne éditoriale puisqu’il ne sera pas publié le vendredi mais le samedi. Si c’est mal parce que c’était mieux avant ça me permet quand même de vous parler de ma soirée du vendredi soir. Mes amis internationaux ont organisé pour l’anniversaire de notre amie Merle et le mien une grosse bouffe avec des plats de plein de pays (en l’occurrence France, Chine, Inde, Kenya et Afrique du Sud) et les alcools qui vont avec. Notre doyen, un chercheur en architecture portugais nous a même offert un gâteau avec notre nom dessus, sans faute d’orthographe !

L'internationale du pétage de bide.
L’internationale du pétage de bide.
Merle et votre serviteur découpant le gâteau.
Merle et votre serviteur découpant le gâteau.

Le mardi c’est hanami

Du 28 mars au 10 avril.

Toujours au rythme effréné d’un article toutes les deux semaines voici la suite de mes aventures nippones.

L’épisode d’aujourd’hui commence un samedi matin très tôt. Yoshida, un des étudiants du labo avait décidé d’organiser le « first inviting Benoit tour » pour me faire découvrir un quartier de Tokyo. J’ai ainsi pu découvrir par la même occasion la façon japonaise d’organiser une balade touristique : l’exact opposé de la mienne. Pour proposer son activité, Yoshida a envoyé à tout le monde un document PDF avec un emploi du temps précis, et pour chaque endroit visité un lien vers un site style office du tourisme.
Nous sommes donc allés, trois étudiants et moi, à Tsukiji : un terre-plein bâtit sur la mer il y a de ça presque trois siècles et qui abrite le plus grand marché de poisson du monde.
Comme pour un japonais tourisme signifie bouffe nous avons commencé par prendre un « petit-déjeuner » dans un restaurant de sushi de luxe, rien à voir avec ceux que j’ai pu goûter en France !

Petit déjeuner de luxe.
Petit déjeuner de luxe.

Ça permet de bien démarrer sa journée. Une fois le ventre plein et le porte-monnaie allégé on déambule dans les rues bordées d’étals où se vendent toutes sortes de choses mais surtout des produits de la mer. Dans les rues on croise aussi de drôles de véhicules, entre le scooter et le pick-up. On arrive ainsi au marché couvert, le centre névralgique de la vente de poisson nippon. Dans une atmosphère glauque entretenue par l’absence de lumière, l’humidité et les étals en bois vétuste s’étalent à perte de vue des poissons de toutes les tailles et des vendeurs qui remballent le tout : il est 10h et c’est la fin, pour le poisson frais fallait se lever plus tôt (il faut arriver vers 5h du matin pour avoir le droit d’assister à la vente aux enchères des thons). Ça reste franchement intéressant et impressionnant.

Les véhicules étranges de Tsukiji.
Les véhicules étranges de Tsukiji.
Un bon gros poisson tout frais du jour.
Un bon gros poisson tout frais du jour.
Les étals du marché couvert.
Les étals du marché couvert.

Après le marché mes collègues m’ont emmené voir le jardin de Hama-rikyu, jardin familial des Tokugawa, la famille du shogun. C’est un grand parc sublime, très typique des parcs du japon : très entretenu, avec ses arbres taillés et ses pièces d’eau. Il est placé en plein cœur d’un quartier actif, avec d’immenses buildings, le contraste est saisissant. Au centre du jardin, au milieu d’un lac, une petite passerelle permet d’accéder au salon de thé du shogun.

Un contraste qui résume bien le japon.
Un contraste qui résume bien le japon.
Le salon de thé du Shogun.
Le salon de thé du Shogun.

Comme tout cela était épuisant nous sommes allés déjeuner. Au menu : des monja, une variante des okonomiyaki que j’ai présentés dans mon article précédent. La réalisation est un peu plus complexe mais heureusement nous avions avec nous Shinya qui est originaire d’Hiroshima, trait qu’il partage justement avec les okonomiyaki. C’était donc en professionnel qu’il nous a montré la façon correct de préparer ce plat subtil qui consiste en une soupe qu’on fait réduire dans un anneau de légumes sur une plaque chauffante avant de mélanger le tout. C’est franchement bon, mais pour le coup ça ne me semble pas évident d’exporter ça vers la France.

Shinya, fierté d'Hiroshima.
Shinya, fierté d’Hiroshima.
La soupe cuit dans son anneau de légume et de nouille.
La soupe cuit dans son anneau de légumes et de nouilles.

Les cerisiers dont les premières fleurs s’ouvraient timidement le samedi sont devenu magnifiques dès le lendemain, ouvrant la semaine des hanami. Littéralement hanami signifie contemplation des fleurs, sous-entendu les fleurs de cerisiers. Mais pour les japonais c’est surtout l’occasion de sortir une bâche bleue et de s’installer en famille ou entre collègues sous les cerisiers pour pique-niquer et souvent boire. C’est ce qu’on a fait avec le labo mardi. Après la réunion que nous avons tous les mardi pour faire le point sur ce qui a été fait, sur les articles qui ont été publiés sur la fusion dernièrement et fixer les objectifs de la semaine suivante, nous sommes allés tous ensemble nous installer sous les cerisiers dans le parc de Kashiwa pour picoler, discuter, grignoter et surtout prendre des photos. Et comme c’était sympa on a recommencé le soir, avec entre les deux quatre heures de boulot classique. Plutôt agréable comme coutume !

Pique-nique et picole sur la bâche bleu : c'est ça hanami !
Pique-nique et picole sur une bâche bleu : c’est ça hanami !
Sur le chemin du retour.
Sur le chemin du retour.

Le week-end suivant était celui de Pâques, et puisqu’on est encore dans l’octave j’en profite pour vous souhaiter un bonne fête de Pâques !
J’ai passé le dimanche chez mes cousins et on est allé ensemble visiter un monastère bouddhiste assez particulier puisque c’est ici que se forment les moines qui s’occuperont ensuite des divers temples et monastères de l’île. L’un de ces moines nous a proposé une visite guidée en anglais, un bon moyen de comprendre un peu mieux cette religion.
La journée du moine commence tôt le matin par 40 minutes de méditation suivies d’un petit déjeuner pas très ragoutant. Ensuite tous les moines se retrouvent pour la prière. Après ce sont les activités quotidiennes, principalement du nettoyage, tout est lavé plusieurs fois par jour dans le monastère. Le rythme continue ainsi : déjeuner, méditation, nettoyage, bain, dîner, méditation et au lit, enfin au futon.
Ce qui est étonnant c’est que les moines qui se forment ici pendant un temps qui va de six mois à dix ans ne sont pas moines à plein temps après. Celui qui nous faisait visiter par exemple est marié, il a une fille et un métier dans le domaine de la mode. Il a juste décider à quarante ans de prendre deux ans pour se former à la vie monastique bouddhiste avant de retrouver normalement sa famille et son métier.

Je médite entre mon oncle et ma tante.
Je médite entre mon oncle et ma tante.
Quand la méditation est difficile un coup de bâton et c'est reparti !
Quand la méditation est difficile un coup de bâton et c’est reparti !

Les lundi et mardi suivants c’était la rentrée des étudiants étrangers avec deux jours de présentation des lieux, conférence sur la sécurité routière où j’ai découvert qu’avec deux fois moins d’accidents que la moyenne française je vis dans la ville la plus dangereuse de la région, sur la sécurité au boulot où on nous a conseillé de faire attention aux risques liés au vieillissement et toute sortes d’autres choses passionnantes. C’était quand même l’occasion de rencontrer quelques étrangers sympa que je retrouve ce soir pour une petite soirée organisée par la loge internationale où j’habite.
Et puis maintenant que la rentrée est passée les cours de Japonais peuvent commencer et le rythme est intense, j’ai un cours presque tous les jours ! J’espère que ça va finir par rentrer !

À dans deux semaines !

Le pays rentre par les pieds

Du 14 au 27 mars.

Je me suis fixé comme objectif de publier un article toutes les deux semaines et ce rythme semble plutôt adapté : j’ai plein de chose à raconter !

Il y a deux semaines je suis allé une nouvelle fois chez mes cousins : c’est quand même bien sympa d’avoir de la famille pas loin.
J’en ai profité pour leur faire découvrir et découvrir avec eux le shogi, l’équivalent des échecs au japon. Le principe est le même, il faut mettre le roi mat, mais il y a aussi quelques différences : les pièces prises à l’ennemi peuvent être redéployées ce qui fait que le plateau n’est jamais vide et les pièces peuvent être promues ce qui change leurs mouvements. Dans l’ensemble c’est plutôt marrant et ça renouvelle bien l’expérience du jeu d’échecs, à exporter !
On est aussi allé visiter le Nippon Maru, un superbe quatre mats qui sert de bateau musée. A vrai dire il n’a pas grand chose de purement japonais, mais la visite n’en était pas moins passionnante, et j’avoue que j’en aurai bien fait mon lieu de résidence !
Ça permet aussi de découvrir l’aspect portuaire de Yokohama, un des premiers port à s’être ouvert sous la pression occidentale. C’est d’ailleurs le lieu où cette pression c’est exercée en premier avec l’expédition du commodore Perry et ses canonnières. Encore maintenant c’est un des plus grands ports du monde et le trafic y est impressionnant.

Le Nippon Maru, sublime quatre mats dans le port de Yokohama.
Le Nippon Maru, sublime quatre mats dans le port de Yokohama.

Un peu plus tard dans la semaine avait lieu un déjeuner avec le doyen de la faculté de science et les étudiants et professeurs étrangers à Hongo, le campus principal de l’université. Comme ce campus est relativement loin de Kashiwa, l’endroit où j’habite et où je travaille, j’ai pris ma journée pour y aller, m’accordant une pause tourisme en plein milieu de la semaine. C’est d’ailleurs à cette occasion que j’ai inauguré ma nouvelle façon de faire du tourisme qui en plus d’être économique permet de vraiment connaître une ville. Le principe est simple : le moins de transport en commun possible et le maximum à pied.
Ça permet de découvrir des petites merveilles comme ce temple tout prêt de l’université.

Un joli temple de quartier, avec ses plaques mystérieuses.
Un joli temple de quartier, avec ses plaques mystérieuses.
Le jardin du temple avec une tortue qui bronze.
Le jardin du temple avec une tortue qui bronze.

Comme c’est fréquent au japon, le temple est en plein milieu de la ville et il y a toujours pas mal de monde qui s’y promène. Il faut dire que c’est assez agréable, avec le petit jardin toujours impeccable et paisible, habité par une tortue.
Autour du temple il y avait aussi des sortes de cloisons sur lesquelles étaient accrochées des plaques de bois décorées d’un animal peint, un mouton ou un taureau la plupart du temps et avec quelques mots inscrit. Là encore je ne sais pas trop ce que c’est, j’enquête !
Il faut maintenant que je vous parle un peu du campus de Hongo parce qu’il est vraiment sublime ! Et puis c’est aussi la première image que j’avais de Todai avant de préparer mon stage.

Un des portes d'entrée, ça en jette !
Une des portes d’entrée, ça en jette !
L'auditorium Yasuda, le batiment emblématique de l'université.
L’auditorium Yasuda, le bâtiment emblématique de l’université.

Parmi mes coins préférés de l’université et sans doute de Tokyo il y a le petit étang en plein cœur du campus. On a vraiment l’impression d’être sorti de Tokyo et d’être en pleine forêt, avec un chemin de terre qui en fait le tour parsemé de gros rochers et entourés d’arbres, alors que dans la plupart des coins de verdure des villes japonaise les allées sont goudronnées.

Mon étang préféré, au milieu du campus.
Mon étang préféré, au milieu du campus.

Le déjeuner lui-même était vraiment sympa, c’était l’occasion de rencontrer les autres étudiants étranger, quelques uns en master d’autres en doctorat mais pas un seul en stage : le concept de stage n’est pas du tout dans la mentalité japonaise apparemment. L’occasion aussi de parler français, avec un astronome italien ou un étudiant suisse, voire encore un étudiant chinois qui s’initie au français avec une méthode dont l’un des personnages s’appelle Benoît !
On a aussi eu droit à un discours qui se terminait en nous exposant les trois ingrédients de la réussite : work hard, make friends et Kyai.
Mais enfin, ce qui a parlé à mon âme de normalien : free food !
Sur le chemin du retour je suis passé par un marché où l’on vendait toutes sortes de poissons mais aussi du poulpe ou du calmar séché, et toutes sortes d’autres choses.

Le week-end suivant j’ai mis en œuvre à plus grande échelle ma nouvelle méthode de tourisme. Je suis parti le samedi en début d’après midi pour Tokyo et j’ai marché. Mon premier objectif était les jardins du palais impériale mais comme ce n’était pas exactement à coté de l’endroit où le train de Kashiwa m’avait déposé j’ai du traverser plusieurs quartier de Tokyo. D’abord Akihabara, la « ville électrique » en y faisant quelques arrêts pour visiter les magasins de figurines, T-shirt et autres produits dérivés de l’univers du manga. Ensuite Nihombashi le quartier d’affaires avec ses gratte-ciel. Enfin le palais impérial.
Je ne sais pas si c’est parce qu’il était trop tard, parce que j’étais mal renseigné ou si c’est voulu, pour préserver l’intimité de la famille impériale mais je n’ai pas pu ne serait-ce qu’apercevoir le palais proprement dit. En revanche les jardins se visitent et ils sont immenses, ils couvrent une très grande surface entourée par de larges douves en plein cœur de la ville. D’énormes murs de pierre forment plusieurs enceinte au milieux des plantes et on y trouve des vestiges de l’histoire du gouvernement, notamment les fondations d’une pagode immense qui servait de château à un shogun avant d’être brûlée. C’est sublime mais à vrai dire un peu décevant, peut être parce que les portes ont fermée avant que j’ai vue les partie intéressante mais je crains que ces parties là soient fermées au public. Pas grave, ma balade continue.

L'entrée des jardins du palais impérial
L’entrée des jardins du palais impérial

J’ai ensuite fait le tour du palais en visant un temple pas trop loin. En chemin je suis passé devant ce qui ressemblait à une arène pokemon, et de fait je n’étais pas loin puisqu’en entrant j’ai pu assister à la fin d’un combat de judo.
Au bout de quelques pas j’arrivais à mon temple : le Yasukuni-jinja. J’ai appris un peu plus tard qu’il s’agissait d’un lieu très controversé puisque c’est ici qu’on honore ceux qui sont morts au combat pendant la seconde guerre mondiale parmi lesquels sont plusieurs criminels de guerre de premier plan. Tout ça n’empêche pas au temple d’être magnifique, notamment ses jardins là aussi. Je profite du énième temple dont je vous parle pour évoquer le rituel de la prière shinto d’après ce que j’ai pu observer. Le fidèle se tient droit, il s’incline une première fois puis une seconde puis il tape dans ses mains. Certains répètent le rituel plusieurs fois.

Le temple controversé Yasukuni-jinja.
Le temple controversé Yasukuni-jinja.
Les jardins du temple, je ne m'en lasse pas !
Les jardins du temple, je ne m’en lasse pas !

Je suis sorti du temple alors que le jour commençait à baisser. Je me suis donc dirigé vers Harajuku, quartier réputé pour être le centre de la mode et de la culture des jeunes japonais et où j’avais prévu de dîner. Sur ma route j’ai pu voir Le palais d’Akasaka, résidence des dignitaires en visite au japon et dont le style fait un peu penser à Versailles un poil plus kitch, et la résidence du prince héritier très lourdement gardée.
Il faisait nuit quand je suis arrivé à Harajuku. En suivant une allée piétonne bordée de petites maisons assez mignonnes je suis arrivé à mon restaurant spécialisé dans les okonomiyaki. Il s’agit d’une patte composée principalement d’œuf et de choux dans laquelle on rajoute toute sortes de choses. Dans mon cas c’était : porc, crevettes, calmar, oignon et champignons. On mélange bien sa patte puis on l’étale sur la plaque chauffante incrustée dans la table, là dans mon cas j’ai mis mes trois tranches de bacon, puis on retourne, dans mon cas on y ajoute un œuf au plat, on recouvre ça de sauce et de poisson séché et c’est prêt. Là aussi c’est à exporter.

Un okonomiyaki, un super plat à exporter.
Un okonomiyaki, un super plat à exporter.

Pour la suite de la soirée j’avais prévu de visiter Shinjuku et notamment le Kabuki-cho, quartier chaud de la ville. J’aurai du m’en douter mais en fait quartier chaud ça veut dire quartier glauque donc je ne me suis pas éternisé, juste le temps qu’on me propose trois fois les services d’une prostituée. Je suis plutôt allé voir le Golden-Gai, à deux pas. C’est un petit dédales de ruelles étroites rempli de bar minuscules. Il doit y en avoir une petite centaine et chacun ne peut accueillir que six à dix personnes. On y boit directement au comptoir, avec l’ambiance intime qui va avec. Malheureusement c’est un public d’habitué et très peu sont ouverts aux étrangers.

Golden-gai, dédale de ruelles pleines de bars minuscules.
Golden-gai, dédale de ruelles pleines de bars minuscules.

À ce point de ma journée j’avais entre 20 et 25km de marche dans les pattes, un gros okonomiyaki dans le ventre et toutes sortes de choses dans les yeux. Je me suis donc résolu à aller dormir.
Et quoi de mieux pour ça que de tester l’hôtel capsule ! C’est la solution que prennent beaucoup de japonais qui finissent leur journée trop tard pour rentrer chez eux . On y dort dans de petites capsules : 1,9m de long, 1m de large et 0,9m de haut. Étonnamment ce n’est pas si inconfortable que ça.
Il faut dire aussi que l’hôtel met à la disposition des clients des bains à la japonaise : il s’agit d’une grande salle entourée de lavabos placés assez bas dans lesquels on se lave (nu et en public évidement) avant d’entrer dans le grand bain au milieu où l’on s’assoit pour avoir de l’eau très chaude jusqu’au cou. L’hôtel proposait aussi un bain à l’air libre, un sauna, des massages et pas mal d’autres truc.
Un détail amusant : comme dans la plupart des endroit où l’on se baigne au Japon, l’hôtel était interdit aux personnes portant un tatouage. Il s’agirait d’une mesure pour interdire l’accès aux yakuza.

Ma capsule. On y dort relativement bien mais je ne suis pas sûr de réessayer.
Ma capsule. On y dort relativement bien mais je ne suis pas sûr de réessayer.

Dans les jours qui ont suivi, l’université fêtait les graduations, ce qui fut l’occasion de nombreuses beuveries et d’ailleurs la prochaine est prévue pour dans quatre heures à l’instant où j’écris ces lignes. Lors de ces nomikai (beuverie avec les collègues de travail) on boit principalement de la bière ou des cocktails assez légers mais en quantité formidable et tout le monde à rapidement un coup dans le nez, professeurs y compris. D’ailleurs les professeurs sont les premiers à resservir ceux dont le verre est vide. A coté de ça l’alcool est interdit avant 20 ans et il est interdit de conduire dès la première goutte, même un vélo.

Mes articles sont de plus en plus long et ça risque de continuer : mon programme pour les deux prochaines semaines est chargé !

Blue Light Yokohama

Du 28 février au 13 mars.

Ça fait aujourd’hui un mois que j’ai atterri au Japon. Pour l’occasion je vais vous raconter ce que j’ai fait depuis la dernière fois !

Pour le week-end du 27 février je suis allé voir mes cousins à Yokohama (d’où le titre du billet avec une petite référence musicale). Parmi les nombreux aspects sympa de cette ville, la seconde plus grande du Japon juste derrière Tokyo , il y a son Chinatown, le plus grand du Japon. Et puisque les festivités du nouvel an chinois touchaient à leur fin c’était l’occasion d’aller y faire un tour, accompagné par les deux plus grands de mes cousins.

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Le dragon qui se tremousse dans les rues de Chinatown
Chinatown2
Un grand portail devant le temple de Chinatown

Dans les rues bondées un grand dragon ondulait au gré de ses porteurs et au rythme d’un énorme tambour et de plusieurs cymbales qui le suivaient dans le cortège. Le tout dans un quartier encore plus coloré que d’habitude à cause des nombreux lampions attachés en peu partout. La procession a continué jusqu’à arriver dans la cour du temple où la cérémonie a été clôturée avec éclat : en mettant le feu à ce qui ressemblait à une commode mais qui s’est avéré être un pétard mitraillette géant.
Alors que les rues commençaient à reprendre leur activité normale nous sommes allés les parcourir à la recherche de quelque chose à grignoter et il faut dire qu’il y avait le choix ! Ne sachant que choisir j’ai beaucoup hésité à demander l’avis d’une des très nombreuses voyantes qui se proposaient de lire nos lignes de la main. Toutefois il me faudra attendre le week-end suivant pour mes premières expériences en divination.
L’autre fait marquant de ce week-end c’est ma découverte d’un magasin de produit occidentaux où l’on trouve des herbes de Provence, de la bière belge et toute sorte de mets introuvables ailleurs.

Après une semaine occupée principalement par mon stage : nous avons reçu un énorme générateur de micro-onde qu’il a fallu installer avec la grue du labo et monter à coup de tournevis, fer à souder et toutes sortes d’instrumenst que l’on trouve en abondance dans les tiroirs du labo si on parle japonais, mais également par ma petite balade à la découverte de Kashiwa relatée ici, nous arrivons au week-end du 7 mars.

Pour occuper mon samedi j’avais prévu de visiter Asakusa, un des quartiers les plus jolis et les plus touristiques de Tokyo, mais également un des quartiers les plus facile d’accès depuis mon lieu de vie.
Dès les premiers pas le dépaysement est immédiat. On déambule le long de petites ruelles bordées de minuscules échoppes, on y croise des pousses-pousses dont les tireurs sont en costume traditionnel. Et puis ça sent bon, ça sent gras aussi puisque une échoppe sur deux vend un truc frit mais ce n’est pas moi que ça dérange ! La plus belle de ces allées c’est Nakamise-dori, celle qui mène au temple Senso-ji.

Nakamise2
Nakamise-dori, une allée animée qui mène au temple Senso-ji
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L’allée est bordée d’échoppe pour touriste où l’on vend des choses qui sentent bon !

En remontant l’allée on arrive à un gigantesque portail (le Hozomon) sous lequel il faut passer pour accéder à l’esplanade du temple. Ici on peut apprendre son avenir. Pour ça on secoue une boite en fer jusqu’à ce qu’en sorte un bâton sur lequel est inscrit un numéro, on ouvre alors le tiroir qui correspond et on y prend une petite feuille de papier sur laquelle est écrit notre avenir. Et si l’avenir qu’on nous prévoit ne nous plait pas on attache la petite feuille sur une sorte d’étendoir en faisant un joli nœud, sauvé ! Mon avenir à moi ne m’a pas déplu puisque pour ne pas gâcher la surprise j’ai décidé de ne pas le comprendre.
On trouve aussi sur l’esplanade une fontaine avec à son pied des sortes de louches qui servent à se laver avant d’entrer dans le temple. Il y a un peu plus loin un grand brasero d’où s’exhalent les veloutes diaphanes de l’encens (poussée lyrique). Avec de grands gestes les gens amènent la fumée vers les parties de leur corps qu’ils veulent guérir ou protéger.
Et puis au bout de l’esplanade il y a le temple, gigantesque et magnifique. À l’intérieur de nombreux japonais viennent se recueillir quelques instants au milieu de leur journée.

Hozomon
Le grand portail Hozomon, sur les cotés sont attachées deux sandales à la pointure de Bouddha.
Avenir
Mon avenir. Avis à ceux qui parlent japonais : c’est très indiscret ce que vous êtes en train de faire !
Sensoji
Le temple bouddhiste Senso-ji.

Le plus étonnant c’est qu’après m’être pas mal baladé, après avoir admiré d’autres choses encore que je ne vous met pas en photo pour ne pas surcharger le pauvre serveur, et bien il me restait du temps !

J’ai donc décidé d’aller visiter quelque chose de complètement différent : la Skytree, la plus haute tour de Tokyo et une des plus hautes du monde avec ses 634 mètres. Elle est toute neuve : elle a été finie en février 2012 et c’est un chef d’oeuvre technique puisqu’elle est bâtie dans un pays connu pour sa grande activité sismique.
Les étages les plus haut étant consacrée à l’antenne, le public ne peut monter que jusqu’à 450m ce qui permet déjà de dominer tout Tokyo et il parait que par beau temps on voit le mont Fuji au loin. Malheureusement le temps était pourri et les photos de la vue n’ont rien donné.

Skytree1
La Skytree avec à coté d’elle l’Asahi Building en forme de chope de bière.
Skytree2
Heureusement qu’on y monte avec l’ascenseur !

Et puisqu’il restait encore un jour dans mon week-end je l’ai passé à nouveau avec mes cousins à Shinjuku. C’est un des quartiers les plus animés de Tokyo, à la fois un quartier d’affaire et un quartier chaud, on y trouve des bars à hôtesses, des bars à chats et même, et j’ai la ferme intention d’y aller, un bar avec un show de robots.
Pour le déjeuner nous sommes entrés dans un bar à sushi. Le fonctionnement est assez particulier : tout le monde est assis autour d’un comptoir qui entoure une petite cuisine où trois cuisiniers font à toute allure toutes sortes de sushis qu’ils déposent ensuite sur un tapis roulant où ils déambulent tout serrés jusqu’à la bonne âme qui voudra bien les manger. On se sert ainsi de tout ce qui nous plait et on paie en fonction du nombre d’assiettes qui se sont empilées devant nous.
Un peu plus tard nous avons remonté une rue bondée qui est réputée pour être le rendez-vous des cosplayers de Tokyo et nous n’avons pas été déçu !

sushi
Plein de sushi qui bougent tout seul !
cosplay
Mon cousin Paul, notre nouvel ami et moi, saurez vous deviner qui est qui ?

Kashiwa n’est pas Tokyo

L’université de Tokyo est répartie sur trois campus :

  • Le premier à Hongo, en plein cœur de Tokyo. C’est le campus principal, il est magnifique et j’en parlerai sans doute dans un autre article
  • Le second à Komaba, dans Tokyo aussi. Je ne le connais pas mais il y a pas mal de choses à voir autour donc j’y passerai peut-être.
  • Le troisième à Kashiwa, au nord de Tokyo dans la préfecture de Chiba. C’est le plus récent et il est loin de tout (une heure du centre de Tokyo) !

Moi je suis à Kashiwa !

Tout d’abord mon logement : j’habite dans la loge internationale de l’université. La chambre est assez grande surtout comparée aux standards japonais. Il est évidement interdit d’y entrer avec ses chaussures, on est au Japon quand même ! Les cuisines sont communes mais j’ai ma salle de bain personnelle avec une baignoire qui ressemble plutôt à un gros bac cubique mais que j’aime quand même !

Ma chambre
La pièce principale (rangée pour l’occasion).
Ma chambre
L’entrée, où l’on doit laisser ses chaussures.

Juste en face de la loge il y a un parc assez sympa, mais pas franchement sauvage puisque tout les chemins sont goudronnés. C’est par là que je passe chaque matin pour aller travailler.

kashiwa park
Ma route pour le boulot.
Pruniers
Des pruniers en fleurs (je crois).

Au bout d’un petit quart d’heure j’arrive à l’université. Les bâtiments sont modernes mais pas mal. À l’entrée un garde me salue. Il y a deux cafeterias (aucune différence il paraît) et deux magasins : un food store et un academic store (en anglais dans le texte).

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L’entrée du campus.

Quelques mots maintenant sur la ville elle même. Kashiwa () signifie chêne en japonais. Et en effet dans le parc on peux en voir une petite dizaine…
La ville (qualifiée de ville dortoir par wikipedia) compte 400 000 habitants et possède quand même un centre ville assez actif que je suis allé visiter hier, poussé par l’ambition d’écrire cet article.
J’ai donc enfourché un vélo prêté par la loge et je suis parti pour vingt grosses minutes à pédaler. En effet même dans Kashiwa je suis loin de tout !

Kashiwa station
Le centre de Kashiwa.
Karaoke
Un établissement où l’on peut pratiquer l’art millénaire du karaoké.

Et dans ce centre ville j’ai découvert un gros supermarché sur plusieurs étages. Assez classique au début, nourriture en bas, électroménager au dessus.
Mais c’est aux  étages suivants que ça commence à devenir intéressant avec un étage de jouet et encore au dessus un étage consacré au manga avec des magazines, des goodies, de gros écran où passent des animés et un espace de vente de carte de toute sorte de jeu : pokemon, yugiho, magic et d’autres trucs non identifiés. Un peu caché derrière les étagères, quelques table où des japonais jouent avec leurs nouvelles cartes.

Des étagères pleine de magazine de manga et de goodies.
Des étagères pleine de magazine de manga et de goodies.
Des japonais qui jouent aux cartes dans un supermarché.
Des japonais qui jouent aux cartes dans un supermarché.

Mais en fait le plus surprenant n’était pas en haut. Il fallait descendre au sous-sol pour trouver une immense salle à mi-lieu entre la salle d’arcade et le casino. Il y règne un bruit assourdissant et des employés super nombreux (une constante au Japon) s’affairent pour garder le lieu nickel.

Un casino-salle d'arcade au sous-sol d'un supermarché.
Un casino-salle d’arcade au sous-sol d’un supermarché.
Open bonbon au casino !
Open bonbon au casino !

Avant de repartir sur mon petit vélo vers ma chambre, loin de ses lieux de perdition, j’ai quand même pris le temps de manger un petit bento en écoutant les artistes de rue locaux.

Musiciens
L’avenir de la musique !