Faire violence à l’espace du logis, le mettre à nu : les cloisons-dissimulations, protectrices et réconfortantes, ont disparu, laissant au regard un spectacle désemparant et désemparé. Que reste-t-il de la maison ? Un vulgaire plan au sol ? Des meubles laissés à la dérive ? Ou une nouvelle manière d’interroger les lieux ? L’invitation se fait alors insolite : déambuler dans une cachette visible, franchir des seuils et des frontières symboliques, s’introduire sans intérieur, et s’occuper – pour habiter un peu.
Esquisse (un peu) plus précise
C’est l’histoire d’un modeste appartement inventé, tracé sur le papier et monté de toute pièce, mais en plein air.
Les murs ont disparu. Seul le plan apparaît au sol, en farine – c’est le lien au pain et à la terre. Ces traces surgissent comme des sillons, lignes fondatrices de la maison.
Les meubles sont personnels, empruntés ou trouvés. La maison n’en est que plus collective (on se souvient des aides reçues pour les déménagements et pour l’emménagement …)
Les visiteurs et visiteuses entrent, parfois par la porte, parfois par la fenêtre, ou encore en traversant les murs. Un jeune homme s’amuse à tenir pendant un quart d’heure au moins le tableau en l’air, en fanfaronnant : « je fais le mur ! »
On s’étonne, on observe, on s’amuse … et on s’installe.